
Fermeture du Moulin du Dadou : la Chambre d’agriculture demande des comptes à InVivo -26 novembre 2025-
« J’ai appris avec stupeur, par la presse locale, votre décision de mettre un terme à l’activité du moulin du Dadou, situé à Saint-Genest-de-Contest dans le Tarn, dont votre groupe est propriétaire. Je suis extrêmement choqué qu’un tel outil de travail au service de l’agriculture occitane qui écrase 50 000 tonnes de blé par an, puisse disparaître d’un simple revers de main. Au-delà du drame humain vécu par les 26 salariés du Moulin, envers lesquels nous exprimons une solidarité totale et indéfectible, c’est tout un pan de notre réalité agricole, économique et même identitaire qui est violemment balayé. Les tonnages livrés au moulin du Dadou provenaient de producteurs de nombreux départements d’Occitanie. Sa disparition fragilisera encore ces exploitants, déjà confrontés à une succession de crises, et plus largement une filière qui joue un rôle essentiel dans la vie de nos territoires. Ma stupéfaction est d’autant plus grande que cette décision provient d’un groupe coopératif agricole, dont sept membres du conseil d’administration sont issus du grand Sud-Ouest, terres agricoles qui devraient être les premières concernées. Par ce courrier, je souhaite également vous interpeller sur la suite. Quelles sont vos intentions pour le site du moulin du Dadou ? Quel avenir envisagez-vous pour les salariés qui ont consacré leur énergie à cet outil territorial ? Le président de la Chambre d’agriculture du Tarn ne peut rester silencieux face à une telle décision. Elle contredit ma vision de l’agriculture tarnaise et les valeurs d’ancrage territorial que je défends. Nos territoires ruraux ne doivent pas être sacrifiés sur l’autel d’une rentabilité déconnectée des réalités humaines et agricoles.
Réaction de Julien Bacou : Fermeture du Moulin Soufflet Dadou
En tant qu’élu régional et Tarnais, je souhaite exprimer mon plein soutien aux salariés du moulin Soufflet Dadou, ainsi qu’aux agriculteurs et à l’ensemble des emplois induits qui dépendent de cette activité historique implantée à Saint-Genest-de-Contest. Présent depuis plus d’un siècle, ce moulin occupe une place essentielle dans notre économie locale. Il contribue à la valorisation de notre production agricole et constitue un maillon stratégique de la chaîne qui relie directement nos agriculteurs, nos transformateurs et nos consommateurs. La fermeture annoncée – à l’initiative du groupe InVivo – suscite une inquiétude légitime pour les 26 salariés concernés et leurs familles, mais aussi pour de nombreux acteurs économiques du territoire. Au-delà de l’impact social, c’est la pérennité d’un outil industriel local et d’un savoir-faire agricole de proximité qui est menacée. Dans un contexte où la souveraineté alimentaire et industrielle constitue plus que jamais une priorité nationale, la préservation de nos capacités de production locales doit guider nos décisions. Un territoire qui conserve ses compétences et ses outils industriels est un territoire plus résilient, durable et mieux préparé aux défis de demain. Notre territoire dispose d’atouts et de compétences qui méritent d’être soutenus et valorisés. La conservation de notre autonomie agricole et industrielle passe également par le maintien d’outils tels que ce moulin. Je resterai pleinement vigilant et attentif à toute initiative constructive en faveur du dialogue et de l’avenir de cette filière locale. 27 novembre 2025.
Karen Erodi, députée LFI : Contre la fermeture du Moulin du Dadou et le licenciement des salariés
Après plusieurs jours de discussions, les salariés ont dû reprendre la mobilisation car les échanges avec InVivo sont rompus. Le groupe campe sur ses positions, refuse tout geste, et n’a apporté aucun élément factuel en réponse aux questions pourtant simples et légitimes qui lui ont été posées. Aucune justification précise sur les raisons de la fermeture. Aucun engagement pour les salariés et les familles.
Aucune démonstration d’une volonté de considérer autre chose que la seule logique économique. Dans cette « phase finale » annoncée par InVivo, l’entreprise continue d’avancer sans transparence, sans débat et sans tenir compte des réalités du bassin de vie concerné, de la filière céréalière locale et du savoir-faire industriel qu’elle s’apprête à démanteler. Je renouvelle tout mon soutien aux salariés et à leurs représentants. Leur combat est juste : il s’agit de défendre un site rentable, utile et local. Dans un moment où l’on nous parle de souveraineté agricole et industrielle, il est temps que les actes suivent les discours. On ne peut pas laisser des multinationales décider seuls de la désertification de nos départements ruraux. 28 novembre 2025.
