Lettre Ch.Ramond à S.Lecornu

Réaction Ch.Ramond à la crise sanitaire liée à la DNC

Après avoir écrit à la Ministre de l’Agriculture dès la semaine dernière, Christophe Ramond, Président du Conseil départemental du Tarn, intervient auprès du Premier Ministre au sujet de la dermatose nodulaire contagieuse.

« Monsieur le Premier ministre, Je veux vous dire que, dans le Tarn, l’inquiétude liée à la dermatose nodulaire contagieuse est devenue fiévreuse. Au cœur de la région Occitanie, incluse dans la zone réglementée supplémentaire, le Tarn ne compte à ce stade aucun foyer de DNC. Mais cette situation fragile nourrit l’angoisse des éleveurs, qui redoutent de voir leur outil de travail basculer du jour au lendemain.  Les manifestations initiées par les éleveurs traduisent une détresse profonde. Elles sont l’expression d’un monde agricole à bout, choqué, inquiet pour l’avenir de ses exploitations et meurtri par le sentiment de ne pas être entendu.

Je vous le dis posément mais fermement Monsieur le Premier ministre : il faut tout faire pour éviter que cette crise sanitaire ne devienne un drame humain. Derrière chaque élevage, il y a une famille, une histoire, souvent plusieurs générations engagées avec la même passion. Perdre un cheptel, c’est perdre bien plus qu’un revenu. C’est parfois perdre le sens d’une vie de travail.

La protection sanitaire des troupeaux est indispensable. Elle doit s’appuyer sur la science et sur l’expertise vétérinaire. Mais elle ne peut être vécue comme une décision froide, imposée sans explication ni accompagnement. Les éleveurs ont besoin de compréhension, de clarté et de perspectives. Ils ont besoin d’un État qui écoute et qui soutient.

C’est dans cet esprit que je vous demande, comme je l’ai déjà exprimé à la ministre de l’Agriculture, d’étendre la zone vaccinale à l’ensemble du Tarn. Cette mesure offrirait de la lisibilité, de la sécurité et un apaisement indispensable à des éleveurs qui vivent aujourd’hui dans l’attente et l’angoisse. Elle constituerait un signal fort de protection et de prévention dans un département particulièrement exposé.

Avec les services vétérinaires et les organisations professionnelles, je suis mobilisé pour préserver l’avenir sanitaire de la filière tout en limitant l’impact financier pour les agriculteurs. Cette mobilisation locale appelle aujourd’hui une impulsion nationale forte. Seul un dialogue franc et continu peut apaiser les tensions et redonner de la confiance à une profession profondément éprouvée. Nos concitoyens regardent cette crise avec émotion. Ils soutiennent leurs agriculteurs, parce qu’ils savent ce que représente l’élevage pour nos territoires et pour notre souveraineté alimentaire. Une gestion uniquement administrative de cette situation serait une erreur. Cette crise exige de l’écoute, de l’empathie et une méthode fondée sur l’échange et la recherche collective de solutions.

Je vous demande d’intervenir pour garantir rapidement ce cadre de dialogue et de respect. Il en va de la cohésion de nos territoires ruraux et de la confiance entre l’État et le monde agricole. Je resterai pleinement engagé pour défendre les éleveurs du Tarn et, au-delà, tous ceux qui font vivre nos campagnes avec courage et dignité. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de ma haute considération« .

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