
Mazamet : Pélé du Sambrès de la piété au milieu du règne végétal
Plus de 150 tarnais et audois ont participé à ce rassemblement annuel au cœur de la Montagne noire. Certains partis à 7h depuis le parvis de l’église Saint-Sauveur à Mazamet ont rejoint quelques marcheurs venus de Labastide-Esparbairenque, les autres arrivant en voiture qui du Tarn, qui de l’Aude. Tous se sont retrouvés à l’église Saint-Sernin, joyau de l’art roman. Celle-ci est bâtie sur le site d’un temple romain dédié à Diane chasseresse ; une stèle gallo-romaine est visible sous l’autel, portant l’inscription « Dianae … ». L’église fut restaurée en 1974 et rendue au culte. Grâce à l’association Les Amis de Saint-Sernin créée en 1981 et dirigée actuellement par Hervé Pidoux, elle fait l’objet d’une maintenance suivie quant à son bâti et aussi quant à son environnement extérieur. Dans ce cadre végétal au milieu des forêts de sapin et à bonne distance des éoliennes qui ont essaimé sur tout le plateau du Sambrès, on est dans un lieu de retrait et de calme, propice au recueillement. Une croix en fer forgé sculptée par Alain Pidoux, frère d’Hervé, marque symboliquement la présence chrétienne.
Le repas eucharistique précède un convivial pique-nique
La messe du pèlerinage fut présidée par l’abbé Joseph Van Tran, assisté du diacre Pierre Albert. Dans son homélie, le père Joseph insista sur la liberté donnée à chacun de croire et aussi de choisir le chemin de foi qui le conduit vers Dieu ; dans l’évangile du jour, il est question de la visite de Jésus à Marthe et Marie ; à leur exemple, on peut dire que l’attitude chrétienne passe soit dans l’action soit dans la contemplation, mais les deux ne sont pas contradictoires ; chacun peut tour à tour être dans l‘action et dans la contemplation. Les agapes terrestres succédèrent au repas eucharistique et l’on partagea anecdotes et mets gouteux, dont des samoussas croustillants, un melon délicieux de Puichéric, sans oublier vin de Gaillac ou de Faugères. L’après-midi se termina pour ceux qui le souhaitaient dans les rues escarpées de Roquefère, par la Vénération de la sainte Epine, avec l’abbé Robert Kinda, avant la montée au Calvaire, dont les sculptures même endommagées portent un cachet remarquable.
Pierre-Jean Arnaud