
Albi : Restauration Orgue Puget de la Madeleine
L’inauguration de l’orgue Puget, restauré, de la Madeleine s’est déroulée ce samedi 6 septembre en présence de Mme Guiraud-Chaumeil, maire, de Mgr Jean-Louis Balsa et de l’abbé Gabriel Casas.
Un orgue classé Monument historique depuis 2007
« Classé monument historique depuis 2007, le grand orgue de l’église de la Madeleine a été construit en 1887 par la maison Théodore Puget & Fils, puis agrandi en 1898. D’esthétique romantique, l’instrument se distingue par l’originalité de sa composition, mêlant des éléments de Moitessier à ceux conçus par Eugène Puget, offrant une palette sonore riche et poétique. Inauguré le 18 décembre 1887, il comptait alors 15 jeux, portés à 22 après un don. L’orgue combine une traction mécanique et, dès 1898, une traction pneumatique pour la pédale, une innovation défendue par la maison Puget. Plusieurs interventions ont suivi : installation d’un ventilateur électrique en 1931, relevage et réharmonisation par Maurice Puget en 1945, puis réparations en 1990 par Paul Manuel. En 2000, Gérard Bancells restaure les claviers et la mécanique, mais la canicule de 2003 a créé des fuites d’air dans l’instrument nécessitant une nouvelle restauration. Après avoir entrepris un démontage intégral de l’instrument, le duo de facteurs d’orgue Franz Lefevre et Nicolas Lanaspèze a nettoyé, restauré et réaccordé avec minutie cet orgue d’exception ». C’est Grégoire Bauguil, lui-même organiste, qui a pris les rênes de l’ADOMA, les Amis de l’orgue de la Madeleine, succédant à Jacques Schwarzentruber, titulaire de l’orgue.
Une célébration étonnante de dialogue avec l’instrument sacré
La bénédiction de l’orgue la Madeleine et la messe qui a suivi, s’est déroulée sous la présidence de Mgr Jean-Louis Balsa, archevêque d’Albi, entouré du futur curé, l’abbé Gabriel Casas, des vicaires et du diacre Poinsot, aumônier des prisons. Voici le dialogue intervenu entre le célébrant et l’orgue, tenu par son servant, après la prière d’introduction : « Dieu qui a rendu l’homme capable d’exprimer par la musique sa joie et sa peine, nous te prions : Daigne bénir cet orgue grâce auquel nos cœurs et nos voix seront davantage unis pour te célébrer. Daigne aussi bénir tous les musiciens qui le feront sonner. Que ton Esprit les inspire afin qu’ils rendent gloire à ton nom et soutiennent le chant de l’assemblée. Et comme cet instrument ne fournit qu’une seule musique à partir de la multitude de ses tuyaux et de la richesse de ses timbres, fais de tous les membres de ton Eglise, un seul peuple, le Corps de ton Fils, lui qui vit et règne pour les siècles des siècles. Amen ». Par 8 fois, le célébrant s’adresse à l’orgue qui lui répond après chaque invocation : 1ere : « Éveille-toi, orgue, instrument sacré, entonne la louange de Dieu, notre créateur et notre Père… 8e : « Orgue, instrument sacré, soutiens la prière des Chrétiens ».
Mgr Balsa : « Quel beau moment, nous vivons ensemble ! »
Dans son homélie, Mgr Balsa rappela l’importance de l’orgue et de la musique dans la liturgie : « L’orgue est là pour nous faire entendre la beauté dans un monde qui chante faux. L’Eglise est le laboratoire d’une société nouvelle où malgré des opinions différentes, nous avançons ensemble pour célébrer Dieu ; la musique, c’est être ensemble sans dissonances. Chacun de nous est un tuyau de la mélodie divine ; soyons les tuyaux de Dieu pour transmettre aux autres la beauté. »
Un verre de l’amitié rassemble les acteurs de la rénovation et les animateurs de la célébration
Après la célébration, un verre de l’amitié offert par la paroisse est venu ponctuer cette célébration, réunissant notamment Stéphane Bois, organiste de Mirepoix (09), Nicolas Lanaspèze, facteur d’orgue, Grégoire Bauguil, président de l’ADOMA, Jacques Schwartzenbruger, organiste titulaire, Catherine Barthe et les membres du chœur diocésain, Mgr Balsa, et l’abbé Gabriel Casas.
La ville d’Abi finance plus de la moitié du projet
La Ville d’Albi, propriétaire de l’orgue, a donc apporté son concours financier à cette restauration dont le coût total s’est élevé à 59, 1 k€ TTC – soit 49,3 k€ HT, comprenant les études et travaux. Sur ce montant 28,6 k€ ont été pris en charge par la ville, soit 58% ; 11 k€ l’ont été par l’Etat (DRAC), soit 22 % ; 9,6 k€ ont été payés par l’ADOMA, soit 20 %.
Pierre-Jean Arnaud