Albi : inauguration rocade RN 88 – désenclavement de la ville et de la région
Un soleil de bon aloi en ce mercredi après-midi du 29 avril 2015, pour l’inauguration de la rocade de l’agglomération albigeoise par Martin Malvy, président de la région et Pascal Mailhos, préfet de Midi-Pyrénées. Ce dernier est nommé en conseil des ministres du 22 avril 2015, préfet préfigurateur de la future région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et il est à ce titre chargé de configurer les services de l’Etat au nouveau découpage régional. Pour ce qui est de la rocade, le travail titanesque a commencé il y a plus de 30 ans mais son effort le plus visible s’est opéré durant ces 7 dernières années, sous les mandatures de Philippe Bonnecarrère et de Stéphanie Guiraud-Chaumeil.
Parcours sous le signe d’un hommage à Toulouse-Lautrec
Malgré les ralentissements liés à l’inauguration, toutes les autorités présentes ont parcouru en bus spécial avec les journalistes les 6 kilomètres de la rocade ; le ruban tricolore a été coupé au pied de l’échangeur du Lude. Celui-ci offre la particularité sur la partie aérienne qui enjambe la rocade de voir dessinées les scènes du Moulin Rouge en hommage au peintre Toulouse-Lautrec.
Paroles d’officiels : poursuivre le désenclavement
En prenant la parole en premier, Stéphanie Guiraud Chaumeil, en tant que maire d’Albi, a souligné les bienfaits de la nouvelle rocade : fluidifier la circulation, ouvrir des pistes cyclables, désenclaver les territoires, renforcer l’attractivité d’Albi, locomotive du Tarn Nord. Elle faisait carrément un appel du pied à Pascal Mailhos en posant la candidature d’Albi comme capitale de la nouvelle région, pour clôturer sur la persévérance de Philippe Bonnecarrère, son prédécesseur à la tête de la municipalité. Ce dernier, maintenant sénateur, pointait la part prépondérante de la ville et de l’agglo dans le financement du projet : 37,75%. La rocade permet selon lui de rééquilibrer le territoire, de favoriser l’économie (Albipole, Technopole, Eco 2 à Marssac) et de satisfaire l’intérêt général malgré le blocage juridictionnel momentané de la déclaration d’utilité publique. Christophe Ramond, représentant Thierry Carcenac pour le département, remerciait les architectes, techniciens et ouvriers qui avaient concouru à la réalisation de ce projet ; soulignant la démarche agenda 21, il se félicitait de la rocade bis pour les vélos. Pragmatique, il attirait l’attention du préfet de région sur les équipements de sécurité restant à effectuer sur Lescure d’Albigeois et sur la liaison 2×2 voies entre Mazamet-Castres et Toulouse, plaidant pour un temps de l’action publique plus rapide et plus réactif en fonction des nécessités actuelles. Martin Malvy, président de Midi-Pyrénées, regrettant la durée excessive des projets routiers et autoroutiers – « Les routes, c’est long »-, remarquait que la région était une de celles qui avait le plus fait pour la route car il n’y a pas de développement économique sans voies de communication. Le CPER (2015-2020), contrat de plan Etat-région, qui devrait être discuté le 26 mai prochain à Albi, devrait valider que chaque chef-lieu de département soit relié à la métropole toulousaine, Castres ville phare du Tarn sud étant incluse dans ce dispositif. Faisant allusion au plan rail, Martin Malvy citait les 820 millions d’euros dont 400 pour la région ; à horizon 2017, ce sont 100 autorails qui auront été commandés pour la région. Pascal Mailhos concluait ces interventions officielles en rappelant les objectifs : Toulouse-Lyon, axe national majeur ; relier Toulouse- Rodez en 1h30 contre 2h actuellement ; améliorer la desserte locale de l’agglomération albigeoise. Au bilan : 89 entreprises et 30 emplois à temps plein pendant 8 ans.
Des riverains contre les nuisances sonores:
Une poignée de manifestants s’étaient réunis au Stadium pour faire entendre leurs voix et montrer leurs pancartes. Ces riverains de la rocade entendaient dénoncer les nuisances sonores et demandaient à ce que les travaux d’isolation se poursuivent. Un certain nombre d’élus sont allés à leur rencontre pour entendre et prendre note de ces revendications.
Pierre-Jean Arnaud-4 mai 2015