Albi : Le lait Hotel Rochegude : expo Persona Everyware jusqu’au 3 mai 2020
En amont de l’ouverture de Persona Everyware, une rencontre avec les artistes et commissaires de l’exposition est prévue le mardi 4 février à 18h15, Médiathèque Pierre Amalric / Auditorium
Présentation suivie d’échanges avec le public.
Persona Everyware rassemble les œuvres de huit artistes ou duo d’artistes autour des questions du bien commun, de l’anonymat ou encore de la (dé) construction de l’identité à l’ère du numérique. Vidéos, installations et dessins se déploieront dans les espaces de l’Hôtel Rochegude. Avec les œuvres de : Pedro Barateiro, Émilie Brout et Maxime Marion, Guillaume Constantin, Kevin Desbouis, Eleni Kamma, Anouk Kruithof, Ingrid Luche.
Attentifs à la place qu’occupent dans la vie contemporaine les technologies numériques, le développement de l’intelligence artificielle et le recours aux réseaux sociaux, nombre d’artistes sondent les enjeux de ces nouveaux outils et pratiques de communication.
En multipliant les appareils connectés à notre disposition, l’informatique ubiquitaire, ou everyware (contraction de everywhere et hard/software) pour reprendre la formule d’Adam Greenfield, a facilité pour chacun l’accès à l’information partout et en continu. Elle a également participé à accélérer l’émission et la diffusion de textes, d’images ou de vidéos à caractère plus ou moins personnel. Elle permet d’exprimer une opinion, d’échanger, de critiquer mais aussi, d’une certaine manière, d’« imprimer » les mouvements de la société. La masse de données échangées chaque jour dessine ainsi un environnement médiatique et « infosphérique », dont l’intensité affecte et reconfigure sans cesse nos réalités et nos identités.
Les artistes de l’exposition Persona Everyware s’emparent ou manipulent cet amas de données et d’affects, travaillent avec (et parfois contre), tentent de les rendre (in)visibles, de redonner une voix ou une présence physique à des contenus trop souvent considérés comme immatériels. Il s’agit pour eux de mettre en perspective le potentiel esthétique, poétique ou performatif de nos interactions quotidiennes. En abordant Internet, et en particulier les réseaux sociaux, autant comme le lieu d’une expression subjective ou d’une écriture de soi que comme un espace public et une scène de théâtre, elles interrogent les rapports que l’individu entretient avec sa propre image et la société. Se dessinent alors les relations subtiles entre un « je » et un « nous » qui ne cessent de se reconfigurer l’un par rapport à l’autre. De ce Theatrum mundi tout en flux et jalonné d’écrans, surgissent ici et là les visages masqués de quelques persona, à travers lesquels se croisent et s’hybrident l’intime et le collectif, le privé et le public, le réel et la fiction, le sensible et la technologie.