
Ambialet vit en mode électrique et spirituel
Ambialet est un des plus beaux détours du Tarn ; une boucle de la rivière offre une superbe perspective paysagère dans un endroit où la rivière est enchâssée entre deux falaises. Le Tarn à cet endroit forme un méandre de 3,5 km de long, dessinant ainsi une presqu’île dominée par un prieuré et son sanctuaire Notre-Dame de l’Auder. C’est aussi l’isthme le plus étroit d’Europe ; c’est à cet endroit qu’a été implantée une centrale hydroélectrique EDF (1). Pôle énergétique avec son usine hydroélectrique, Ambialet est aussi doté d’un pôle spirituel remarquable, le prieuré de Notre-Dame de l’Auder.
L’usine hydroélectrique, fille de celle du Saut du Tarn
En 1824, Joseph Garrigou et Alexis Massenet, industriels toulousains, décident de créer l’usine du Saut du Tarn consacrée à la fabrication de l’acier, le charbon venant de Carmaux et le fer vient du Fraysse ; ils utilisent la force hydraulique. A la fin du XIX siècle, la 1ere centrale hydroélectrique est créée ; quatre suivront, dont Ambialet. A cette époque, le Saut du Tarn est un ensemble industriel s’étendant sur 28 ha et sur 1 km de long. De 2000 ouvriers en 1914, on passe à 3800 pour la fabrication des obus et l’accroissement de l’effort de guerre. Sur Ambialet, les travaux débutent en 1918 pour un début de production d’électricité en 1923 ; c’est l’architecte André Nibard qui réalise cette construction de style bavarois, un bâtiment qui doit être à la hauteur de la beauté du site d’Ambialet, comme un petit manoir, avec des ferronneries d’art remarquables. En 1961, l’usine du Saut du Tarn est revendue aux Forges du Creusot qui en augmentent la puissance électrique. Depuis 1970, EDF a pris le relais et assure l’exploitation de la centrale, dont la production annuelle est de 19 Gigawattheure, l’équivalent de la consommation d’une ville comme Saint-Juéry. Les visites de l’usine hydroélectrique sont assurées par les guides du musée du Saut du Tarn les mardi et jeudi à 11h jusqu’au 26 septembre.
Pierre-Jean Arnaud