Castres: ancienne cité du cuir

Castres : Le cuir a connu ses heures de gloire jusqu’au milieu du XIXe siècle

« Sans le tanneur, le cuir n’est qu’un déchet », ainsi a introduit sa conférence Marion Pélegry devant la salle comble de la Maison des Associations à Castres. Quand on parle de cuir, les yeux se tournent spontanément vers Graulhet, capitale mondiale du cuir du début XXe au milieu des années 50. C’est oublier l’histoire de cette industrie artisanale qui fit florès à Castres au XVIIe siècle. Dès le haut-Moyen Age ou la Renaissance, le cuir fit l’objet d’une attention particulière. Comment savons-nous ces détails ? Cette activité fut placée sous contrôle du pouvoir royal ; en 1752, est construite la Manufacture royale de Lectoure ; en France, « on compte alors plus de 5 000 ateliers de tannage, employant de 30 000 à 40 000 personnes. Chaque cité ou bourgade possède une tannerie et un ou plusieurs moulins à tan pour faire de la poudre d’écorce servant au tannage végétal. Avant la Seconde Guerre mondiale, l’industrie du cuir figure même au troisième rang après la métallurgie et le textile ». Pour Castres en 1660-70, cela représente 108 artisans, 500 ouvriers, environ 1000 personnes liées à l’industrie du cuir. En 1735, on dénombre 15 tanneries, dont 8 à Castres, 4 à Graulhet, 1à Lavaur,1 à Espérausse, 1à Lacaune.

Des peaux, de la main-d’œuvre, des voies de communication et de l’eau

Pour faire tourner les premières unités artisanales, il fallait bien sûr des abattoirs, des peaux, de la main-d’œuvre, des voies de communication et de l’eau. Tous moyens dont la ville de Castres disposait. C’est dans le quartier de Villegoudou, à l’extérieur de l’artère principale, que ces entreprises virent le jour, en bordure de l’Agout « les pieds dans l’eau, la tête dans les airs ». Plusieurs métiers furent ainsi recensés :  les maseliers ou bouchers, les tanneurs, les corroyeurs, les polisseurs les blanchers, les pareurs, les aiguilletiers, les chapeliers, les parcheminiers.

Castres se tourne dès 1850 et un virage vers l’industrie textile

En 1851, Mazamet s’ouvre à l’international et intensifie le délainage avec les peaux de mouton venus d’Amérique du sud, d’Australie et de Nouvelle-Zélande. Graulhet va prendre le relais de Castres pour traiter les cuirots. La ville de Castres se tourne alors vers l’industrie textile, le tissage et la bonnetterie.

Pierre-Jean Arnaud

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