Gaillac: Les lettrés et la nature

Gaillac : Les trésors du musée d’art de Pékin – les lettrés plébiscitent la nature

Dans la peinture chinoise, comme l’a fort bien expliqué Bertrand de Viviès, dans la Pause café- Pause musée de ce 4 octobre au musée des Beaux-Arts, à propos de l’exposition sur les Trésors du musée de Pékin, c’est un univers nouveau pour l’occidental et tout à fait original qui préside à l’organisation du monde et de la nature en particulier. La peinture met en scène en effet le lettré et la nature dans un dialogue étroit et captivant. Ce n’est pas un regard de sujet à objet mais bien une connivence étonnante qui se noue entre le peintre et l’environnement où il évolue. La nature elle-même est sujet ; la montagne, l’eau qui étaient là bien avant nous, sont à l’écoute et nous envoient des signaux existentiels.

Les lettrés:  une place privilégiée dans la hiérarchie sociale

Tout cela est sublimé par le fait que ces lettrés, très imprégnés par le bouddhisme, le confucianisme et surtout le taoïsme, se cultivent sans cesse.  Placés au sommet de la hiérarchie sociale, hors du circuit commercial, ils fonctionnent de manière retirée dans cet espace artistique et culturel ; ils reconstituent la nature dans un cabinet où tout concourt à rappeler leurs voyages dans la nature, depuis le repose pinceau, les plantes d’intérieur.

Une représentation repensée  de  l’univers ; un souci environnemental

Il ne s’agit pas tant de représenter l’univers tel qu’il est que de le repenser suivant la philosophie du lettré ; la nature est sublimée ; le réel est recomposé, élément par élément et tout est vivant.  A l’opposé d’une Chine engagée à fonds dans la production industrielle, les lettrés rappellent le souci environnemental  et ce sont les temples taoïstes qui participent aujourd’hui à cette sensibilisation.

Pierre-Jean Arnaud

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