Graulhet : Vladimir Isaev et la fougue romantique venue de l’Est
Dans l’après-midi ensoleillé de ce dimanche 23 mai, la série des concerts à l’usine a repris avec un récital de piano à dominante romantique donnée par le pianiste Vladimir Isaev, dans l’ancien Ventachoc, nouvellement aménagé.
Entre énergie déployée et accords retenus
Après une mise en bouche progressive et délicate sur trois sonates de Domenico Sarlatti aux accents parfois pré-mozartiens, Vladimir Isaev délivre des morceaux de musique romantiques de Schubert-Liszt (Valse de Vienne) et de Schubert (Impromptu). Sous ses doigts, les accords fulgurants de Liszt déchirent la tranquillité de la salle ; le public muet et conquis oppose ses silences admiratifs à l’énergie et à la vitalité déployée lors de l’interprétation de ces pièces fougueuses du compositeur hongrois.
Le chant de l’Alouette face aux imprécations d’un rappeur
Face aux éructations d’un certain rappeur maniant les provocations électoralistes, Vladimir Isaev lance le chant subtil de l’Alouette de Glinka transcrit pour le piano par Balakirev ; celle-ci sautille de branche en branche et distille ses trilles enchanteresses alors que les rayons du soleil vespéral tombent sur Graulhet.
Un local de production transformé en salle de concert
L’ancien magasin abrite à la fois un espace muséal et une salle de concert. Là où bruissaient et cliquetaient les machines aux vibrations mécaniques, résonnent aujourd’hui les notes de musique classiques ravissant les mélomanes. Merci à Vladimir Isaev de nous apporter cette lumière musicale venant de l’Est. Merci à Gabriel Lemaire-Sicre de faire revivre ces anciens lieux de production en les transformant en lieux de diffusion culturelle et de prestations artistiques. Dans cet espace intemporel, les anciennes machines mégissières, relookées et pimpantes façon guimauve et chamallow, entament une seconde vie pour le plus grand bonheur des anciens Graulhétois et des néo-habitants. Après le cuir dans la peau, Graulhet endosse une nouvelle peau avec cette musique qui donne le frisson.
Pierre-Jean Arnaud