Graulhet: Le Dadou a son jardin – Le Jardin de la Rivière
Dans la chaleur caniculaire, le jardin de la Rivière prend forme et prend vie, verdissant le paysage urbain reconquis
Par délibération du 28 mai dernier, le conseil municipal a entériné l’appellation de « Jardin de la Rivière » pour l’espace paysager aménagé depuis maintenant plusieurs mois par les services des Jardins et espaces verts de la ville, piloté par Christophe Assalit. Comme le rappelle Claude Fita, maire de Graulhet, stoïque sous la chaleur de ce jeudi 4 juin 2015 dans son costume de ville, ce jardin en bordure du Dadou, signifie « un poumon vert qui grâce à l’inventivité d’Arnaud Maurières, » permet de cicatriser une des nombreuses blessures de l’espace urbain graulhétois parsemé de nombreuses friches industrielles. Après une 8ème démolition et dépollution d’usine, la municipalité poursuit son programme de rénovation, renforçant l’attractivité de ce quartier, devenu orphelin sur le plan patrimonial depuis l’incendie calamiteux du Moulin du seigneur le 19 juillet 2010.
Des palmiers chinois aux figuiers méridionaux
La mémoire industrieuse et ouvrière est présente grâce à la Maison des Métiers du Cuir, véritable conservatoire des outils, objets et machines de la mégisserie; celle-ci avait exercé son activité en bordure du Dadou pour lavage et traitement des peaux avec ce lieu nommé la Rivière. Cet espace de labeur est aujourd’hui grâce à cette reconversion, transformé en espace jardin. Arnaud Maurières, après avoir rappelé la collaboration vertueuse de l’entreprise privée Mineral Concept de Laurent Reich pour les gabions, les marches, les bancs en béton préfa et les Services techniques de la ville, les pépiniéristes, souligne les retrouvailles d’une ville avec sa rivière. Une haie plantée de palmiers chinois qui » résistent au gel, très en vogue dans le Sud-Ouest dès la fin du XIXème siècle « , délimite le territoire avec la rue St-Jean. Trois escaliers descendent vers le Dadou; entre les deux, une prairie naturelle avec quelques figuiers, des cognassiers. Arnaud Maurières poursuit: » Le but est de retrouver la végétation spontanée telle qu’elle pousse en bordure du Dadou: figuiers, buddleïas, cognassiers, vivaces diverses.Ce jardin se débrouille tout seul; il n’a pas besoin d’arrosage. Il appartient aux Graulhétois et aussi aux Tarnais. »
Un amphithéâtre de verdure qui descend vers la rivière avec ses poissons retrouvés
Dessiné comme un amphithéâtre, ce jardin descend vers la rivière et cette juxtaposition de terrasses lui donne un air à la fois sauvage et maîtrisé. Parmi les facteurs de cette maîtrise en- vironnementale, Claude Fita mentionne le retour des poissons dans la rivière, signe d’une dépollution croissante de l’eau. Pascal Néel, président de Tarn et Dadou, relève la force collective déployée dans ce projet avec la synergie des moyens financiers des collectivités locales. Paul Salvador, président du Pays, pointe quant à lui l’effort louable de la ville de Graulhet pour redorer le blason de l’ex-capitale mondiale du cuir. Florence Belou, nouvelle conseillère départementale représentant le canton avec Bernard Bacabe, parle aussi de conjonction des volontés et remercie les différents services qui ont concouru à la réalisation de ce jardin. Conseillère régionale, Claire Fita ferme le ban des discours; telle une bonne fée, la région s’est penchée au chevet de Graulhet (médiathèque, crèche, démolitions, plaine de Millet). Elle conclut en forme de recommandation: » Continuons à aimer notre ville, elle en vaut la peine!« .
Le jardin, lieu sculpté pour la promenade, le rêve et la rencontre
Pas d’inauguration sans discours ni sans buffet non plus. Celui-ci, dressé dans les allées du Jardin, se déroule de façon festive et conviviale ( Merci à l’orchestre FloryJazz!) dans cet espace sculpté pour la promenade, le rêve et la rencontre. Gageons que le Jardin de la Rivière devienne ce lieu de nature à la fois sauvage et cultivé, apprécié tant par les riverains que par les autres habitants de Graulhet et d’ailleurs. Lieu paisible où la violence n’a pas cours et où le primat de l’humain l’emporte sur tout autre considération!
Pierre-Jean Arnaud-5 juin 2015-19h34