Familles et jeunes: la bonne attitude pastorale
source Zenit: 27 septembre 2015
Voilà l’attitude que le pape recommande aux pasteurs : « Un pasteur doit montrer que ‘‘l’Evangile de la famille’’ est vraiment ‘‘bonne nouvelle’’ dans un monde où l’égoïsme semble régner de façon absolue ! Nous ne parlons pas d’un rêve romantique : la persévérance nécessaire pour avoir une famille et pour la faire grandir transforme le monde et l’histoire humaine. »
Il les veut « passionnés » : « Un pasteur proclame la parole de Dieu sereinement mais passionnément. Il encourage les croyants à viser haut. Il rendra ses frères et sœurs capables d’écouter et d’expérimenter la promesse de Dieu, qui peut étendre leur expérience de la maternité et de la paternité à l’horizon d’une nouvelle ‘‘familiarité’’ avec Dieu ».
Il les invite à cultiver la prière et la prédication, que le reste soit fait seulement si ces deux piliers de leur ministère leur « laisse le temps ».
Il réaffirme avec force : « La famille est notre alliée, notre fenêtre sur le monde, et l’évidence d’une bénédiction irrévocable de Dieu destinée à tous les enfants qui, à chaque époque, sont nés dans cette création difficile et cependant belle que Dieu nous a demandé de servir ! »
Le piège pastoral à éviter
Certes, a-t-il reconnu, « les chrétiens ne sont pas ‘‘immunisés’’ contre les changements de leurs temps ». Pour illustrer le changement il a pris l’image des « boutiques de quartier » et les « grands supermarchés »: « d’immenses espaces avec une gamme variée de marchandises ».
Il a décrit cette société : « Il n’y a plus de relations personnelles de proximité. La culture d’aujourd’hui semble encourager les gens à ne nouer de relations avec rien ni avec personne, à ne pas faire confiance. Aujourd’hui, suivre la dernière tendance ou activité semble être la chose la plus importante. C’est vrai, même de la religion. De nos jours, le consumérisme détermine ce qui est important. Consommer les relations, consommer les amitiés, consommer les religions, consommer, consommer… Peu importent le coût ou les conséquences. Une consommation qui ne favorise pas la relation, une consommation qui a peu à voir avec les relations humaines. »
Le pape et Ces jeunes qui ne se marient plus
Le pape souligne la solitude que crée cet état de fait. Mais il ne veut pas s’en tenir au diagnostic ni rejeter la responsabilité sur les jeunes qui ne se marient plus : « Devrions-nous blâmer nos jeunes gens parce qu’ils ont grandi dans ce genre de société ? Devrions-nous les condamner parce qu’ils vivent dans ce genre de monde ? Devraient-ils écouter leurs pasteurs qui disent que tout était mieux avant, que le monde s’écroule et que si les choses continuaient ainsi, qui sait où nous aboutirions ? Non, je ne pense pas que ce soit la bonne voie. »
Voici donc la conversion pastorale au « réalisme » qu’il préconise : « En tant que pasteurs suivant les pas du Dieu Pasteur, nous sommes appelés à rechercher, à accompagner, à relever, à soigner les blessures de notre temps ; à regarder les choses de manière réaliste, avec les yeux de quelqu’un qui se sent appelé à l’action, à la conversion pastorale. Le monde, de nos jours, demande cette conversion de notre part. »
Il invite à éviter une méprise commune, un « piège » : « Nous nous méprendrions, cependant, si nous voyions cette ‘‘culture’’ du monde contemporain comme une pure indifférence vis-à-vis du mariage et de la famille, comme un pur et simple égoïsme. Est-ce que les jeunes d’aujourd’hui sont irrémédiablement timides, faibles, inconsistants ? Nous ne devons pas tomber dans ce piège. »
Il décrit cette attitude des jeunes : « Beaucoup de jeunes gens, dans le contexte de cette culture de découragement, ont cédé à une forme de consentement inconscient. Ils sont paralysés lorsqu’ils rencontrent les beaux défis, nobles et vraiment nécessaires, auxquels la foi les confronte. Beaucoup reportent le mariage, attendant des conditions idéales, quand tout sera parfait. Pendant ce temps, la vie continue, sans être réellement vécue pleinement. »
Il a rappelé ses paroles au Congrès des Etats Unis où il disait notamment : « Au risque de simplifier à l’extrême, nous pourrions dire que nous vivons dans une culture qui pousse les jeunes à ne pas fonder une famille, parce qu’il n’y a pas de perspectives d’avenir. Par ailleurs, la même culture offre à d’autres tant d’options qu’ils sont aussi dissuadés de créer une famille. »
La statue de la Vierge del Cobre remise aux évêques américains
Au terme de la rencontre le pape a remis aux évêques des Etats-Unis la statue de la Vierge del Cobre que les évêques cubains lui ont remis pour une communauté cubaine des Etats-Unis : il laisse la conférence des évêques décider où elle doit aller. Il a aussi offert au séminaire un calice. Les étudiants et professeurs du séminaire ont ensuite chanté au moment de la photo de groupe autour du pape sur le parvis de la chapelle.