Auch: les 500 ans des vitraux

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Auch : les 500 ans des vitraux d’Arnaut de Moles
Ce mardi 25 juin 2013, 500 ans jour pour jour après l’achèvement des célèbres vitraux d’Arnaut de Moles, sur invitation de la société archéologique du Gers, près d’une centaine de visiteurs ont suivi les explications captivantes d’un amoureux de la cathédrale, le général André Mengelle, qui confie son admiration pour cet édifice classé au patrimoine mondial de l’Unesco : « Né et élevé à l’ombre de ses tours au soleil levant, j’ai pour la cathédrale Sainte-Marie d’Auch une relation étroite et un attachement toujours aussi vif. Dans cette nef majestueuse, je retrouve avec force des souvenirs d’enfance et des émotions de catéchiste, de fils, de frère, de père et d’ami. » Tout au long de sa construction qui a duré deux siècles, de bonnes fées se sont penchées sur la cathédrale, la dotant de ces richesses que nous apprécions encore aujourd’hui.
La cathédrale aux trois joyaux
Commencée le 4 juillet 1489, la cathédrale d’Auch renferme en son sein trois joyaux que ne peut manquer d’admirer l’amateur d’art sacré, le touriste ou le fidèle qui vient à franchir la porte de cet édifice majestueux qui a traversé plus de cinq siècles. Il retrouve d’ailleurs depuis ces dernières années, sous le ciseau ou l’outil du tailleur de pierre et des compagnons, sa blancheur immaculée d’origine, particulièrement éclatante en sa façade, sous les rayons du soleil vespéral. Les deux premiers joyaux comblent notre perception visuelle ; ce sont les vitraux et les 113 stalles représentant 1500 personnages alors que la troisième sollicite notre émotion auditive ; il s’agit bien sûr des grandes orgues, construites en 1694 par Jean de Joyeuse, restaurées en 1957 par Victor Gonzalez et ensuite à partir de 1994 par Jean-François Muno qui leur a redonné leur facture classique d’origine.
Les vitraux : un voyage dans l’histoire de l’art et dans l’histoire de France
Outre leur caractère profondément théologique et de « véritable catéchisme en images » comme l’explique le président de la Société Archéologique, Georges Courtès, les vitraux nous font entrer dans l’histoire de France et dans l’histoire de l’Art. Le général Mengelle, membre de la société archéologique du Gers, à l’occasion de la parution de son livre « Les vitraux d’Arnaud de Moles de la cathédrale Sainte-Marie d’Auch » sous-titré « une œuvre incomparable », s’est donc i=attaché à faire partager son amour et sa passion esthétique pour les 18 verrières aux couleurs chatoyantes qui apportent une touche éblouissante à ce monument remarquable qu’est la cathédrale Sainte-Marie.
Des travaux qui ont duré six ans
Six ans, c’est le temps qu’il a fallu à Arnaut de Moles et à son équipe pour réaliser ce chef d’œuvre de la Renaissance. Commencée avec le grand vicaire Jean Marre et l’archevêque Jean de la Trémouille, la réalisation des vitraux se poursuivra à la nomination de François de Clermont-Lodève, neveu du cardinal d’Amboise, qui ne fait son entrée sur le siège archiépiscopal d’Auch qu’au mois d’octobre 1512, soit 8 mois avant la fin des travaux, mais dont l’influence est nettement marquée par la présence de 7 blasons sur les 10 que portent les vitraux.
Emile Mâle : Une œuvre incomparable par l’ampleur de sa pensée aux œuvres de son époque
Arnaut de Moles, ce peintre-verrier originaire de Saint-Sever dans les Landes, est comme le note André Mengelle, au confluent de deux courants artistiques ; « l’un est issu du gothique flamboyant des primitifs flamands et des maîtres rhénans ; l’autre est celui des artistes de la première Renaissance italienne » ; il réalise « une heureuse synthèse de ces grands foyers culturels ». Pour l’historien d’Art Emile Mâle, un schéma idéal aurait permis de retrouver 12 patriarches, 12 prophètes, 12 sibylles et 12 apôtres. A propos des sibylles, elles représentent selon l’expression de l’historien « un dialogue entre les païens et le peuple de Dieu » ; neuf d’entre elles figurent ainsi sur les vitraux d’Auch. Cette richesse iconographique avec sa cinquantaine de personnages-patriarches-prophètes-apôtres et martyrs, témoigne du projet théologique majeur des concepteurs des vitraux ; ils veulent avec les 3 verrières historiées (Création-Crucifixion-Résurrection) et les 15 autres verrières, nous montrer une histoire du salut à travers l’Ancien et le Nouveau Testament. Puisant dans les techniques les plus évoluées de son temps et dont les secrets de fabrication se sont perdus, Arnaud de Moles a réalisé là « une œuvre incomparable », qui défie le temps avec la beauté de ses couleurs et l’agencement de ses personnages ; Arnaut de Moles intègre avec bonheur les plus récentes règles de son temps en matière de perspective ; il nous fait entr’apercevoir dans ces scènes émouvantes toute une réalité surnaturelle, accessible avec les yeux de la foi.
Voir sur la question des sibylles : le mémoire de maîtrise de Lettres classiques « La représentation de la Sibylle à la Renaissance » par Alice Ballouhey, sous la direction de Mme Dauvois-Lassalle, 2006, Université de Toulouse-Mirail.
Le 25 juin 1513 : une date inscrite dans le verre et le plomb
La date du 25 juin 1513 apparaît bien dans le 18ème vitrail, celui de la Résurrection où André Mengelle voit dans l’un des deux pèlerins d’Emmaüs, le propre portrait d’Arnaut de Moles dont la signature est quant à elle bien présente. LO XXV DE IHVN MVCENS XIII SON ACABADES LAS PRESENS BERINES EN AVNOVR DE DIEV ET NOSTRE : « Le 25 de juin 1513 sont achevées les présentes berrines en l’honneur de Dieu et de Notre-Dame ».
Un exemple de vitrail historié : le Vitrail de la Résurrection
Le vitrail de la résurrection -3ème vitrail historié- de la cathédrale d’Auch donne une représentation saisissante de l’apôtre Thomas, qui met sa main dans la plaie du côté du Christ. On voit le visage de Thomas stupéfait de cette découverte intime comme s’il mettait le doigt dans l’infinie profondeur de l’amour du Christ! Cette double apparition du Christ à Thomas d’un côté et à Marie-Madeleine de l’autre est une belle expression artistique qui donne à voir le sens profond de la Résurrection. Ces deux témoins, homme et femme, privilégiés de la Résurrection, nous révèlent bien cette double nature de Jésus qui apparaît maintenant avec son corps glorieux mais dont l’empreinte dans les coeurs est irréversible!
Pierre-Jean Arnaud

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