Gaillac: les bâtiments de l’abbaye

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Gaillac : histoire des bâtiments de l’abbaye (1ère partie)
Dans une conférence passionnante, Bertrand de Viviès, conservateur des musées de Gaillac, a retracé devant un auditorium Dom Vaysette comble, l’histoire des bâtiments de l’abbaye Saint Michel depuis 950 jusqu’en 1534, date de sa sécularisation. Alain Soriano a introduit le conférencier.
Une abbaye disputée entre comte de Toulouse et vicomte de Trencavel d’Albi
Les fouilles menées avant 1995, date de la restauration de l’abbaye font état d’un grand établissement en bordure du Tarn dès les IVe et Ve siècles, soit un palais, soit une villa avec la présence de thermes. Le premier texte à faire mention de l’abbaye date de 650, c’est le testament de Saint Didier, évêque de Cahors. Cet évêque appartenait à la puissante famille des Didier-Salvy qui a donné naissance à deux saints : Saint Didier et Saint Salvy. En 972, quand a lieu la consécration de l’église, la communauté monastique bénédictine est déjà installée depuis 25 à 30 ans, dans une portion de territoire assez vide de fondations. L’abbaye St-Michel est promue par le comte de Toulouse. Ne voulant pas être en reste, le vicomte de Trencavel, seigneur d’Albi, réplique par une autre fondation à Vieux, en y faisant venir les reliques des saints locaux : Amarand, Longin… L’abbaye Saint Michel doit son essor à son emplacement stratégique en bordure du Tarn; l’abbé est à la fois chef spirituel et aussi seigneur temporel ; il perçoit les revenus des droits de justice, les différents droits de passage et de péage, les revenus de ses propriétés.
Les trésors de l’abbatiale
Parmi les objets remarquables produits à Gaillac, il faut citer le graduel de l’abbaye, qui servait à la liturgie. Ce graduel, produit vers 1070-1080, est illustré de superbes enluminures ; il figure parmi les 30 à 40 plus beaux manuscrits détenus par la Bibliothèque nationale. Un autre objet est le bénitier roman conservé dans l’abbatiale ; avec ses rinceaux de feuillage et ses oiseaux picorants, cette cuve baptismale fait penser aux éléments sculptés de la basilique Saint-Sernin de Toulouse. Doit être mentionnée la belle collection des chapiteaux gothiques, que Bertrand de Viviès commente : « Ils marquent la transition de l’art roman à l’art gothique. La construction de l’abbatiale mêle en son intérieur des éléments romans comme le déambulatoire et aussi gothiques avec les croisées d’ogives, notamment dans la chapelle nord de Roger de Latour, abbé de St Michel (1360-1400) qui y fit construire son tombeau. Les chapiteaux comportent des scènes historiées ainsi que des décorations symboliques, notamment des pampres de vigne traités de façon très naturaliste ; des oiseaux fantastiques y sont représentés ainsi que des animaux en opposition».
La Vierge en bois polychrome et le bas-relief du Noli me tangere
On peut admirer la belle Vierge à l’Enfant en bois polychrome du XIIIe siècle ; elle est une des plus belles Vierges gothiques du Sud de la France ; elle apparaît chez Rossignol au XIXe siècle. Pour en terminer avec cette présentation, Bertrand de Viviès a présenté le bas relief du « Noli me tangere », où est figurée l’apparition du Christ ressuscité à Marie-Madeleine ; le donateur y est représenté, ainsi qu’une belle Vierge couronnée à l’Enfant. Enfin, à l’extérieur sur la façade nord, on peur voir aussi des modillons sous la toiture ; une grande variété de grotesques a été sculptée par les artistes médiévaux au XIIIe siècle. Mais pour les apercevoir, il faut lever la tête.
Pierre-Jean Arnaud-15 février 2016

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