Biocybèle, l’irrésistible attrait des produits nature
Par un bref questionnaire, on a voulu tester le ressenti de quelques acteurs de Biocybèle au terme de cette 2ème édition de cette grande foire nature. Il en résulte un sentiment global de satisfaction ; les questions posées concernaient en premier lieu le ressenti global, ensuite, les aspects positifs et les aspects négatifs de cet évènement.
Georges, de Robin des toits, association qui lutte contre les dangers des antennes relais et des ondes électromagnétiques, au moment où la loi « Ondes » est en passe d’être examinée par les sénateurs ce 17 juin 2014, exprime son satisfecit : « Venu de Belgique et de l’Aude et présent à Gaillac il y a 3 ans, je suis content de participer à Biocybèle et d’y voir par exemple la construction en terre crue ; par contre je n’ai pas vu ‘Paysages de France’ ainsi qu’une marchande de sièges en acacia que j’avais côtoyée. Un petit regret aussi de constater l’absence de tout stand consacré au numérique- digital image et son- ou de stand sur l’anthropologie ».
Marion et Baptiste, nous viennent de l’Ariège et fabriquent des articles de literie ; ils se disent enchantés de l’accueil dans ce site superbe de la Bousquetarié. Du fait d’un séjour plus ensoleillé que l’an passé, les contacts noués ont été plus nombreux ; ils émettent une petite réserve sur le gardiennage des installations qui gagneraient à être mieux sécurisées.
Jean-Luc Bonaventure est un Breton né à Paris. Ce forgeron qui fait dans la coutellerie et la taillanderie est établi sur les hauteurs de Sorèze. Il s’est spécialisé dans la fabrication d’outils de jardin. « La météo plus favorable a permis de rétablir la situation par rapport à l’an passé où on avait -60% de chiffre d’affaires. qu’en 2012. Cette année, cela se rétablit ». Il signale l’heureuse disposition des stands en cercle : « On se voit tous ; mon emplacement est le même depuis deux ans ; mon souhait est d’avoir une allée centrale plus aérée. Je fais plusieurs salons dans l’année, environ 16 foires et salons dont les plus importants sont Colmar, Biocybèle et Primevère à Lyon. Mon fil conducteur est de prendre soin à la fois de la terre et du corps : j’ai ainsi développé une bêche avec arceau qui permet de démultiplier la force de l’outil, sans pénaliser les personnes souffrant d’arthrose acromio-claviculaire. »
François Rouvray coordonnateur des Incroyables comestibles, revient dans le Tarn après Cinéfeuille. Il vient de donner une conférence où assistaient une bonne centaine de personnes, sur l’agriculture urbaine et la permaculture, développant le thème qui lui est cher de l’autosuffisance alimentaire à partir de 2018. Cet objectif est porté par l’association « Incroyables Comestibles » ; il vise à produire sur place les aliments consommés par les habitants ; les personnes sont ainsi responsabilisées dans les quartiers pour produire bio au sein de jardins appelés keyhole, en raison de leur forme en trou de serrure. « Nous avons lancé en primeur pour Biocybèle à Graulhet, le label « Viles et Villages Incroyables comestibles de France », pour les 50 ans de Nature et Progrès. Déjà des villes souhaitent se porter candidates. A l’étranger, on la ville de Sherbrooke qui s’est lancée après Leeds (700 000 habitants) ; le projet a été lancé en conseil municipal. C’est une ville où résident 40 000 étudiants ; 1ère ville du Québec . Champollion d’Albi se positionne comme l’école internationale des Incroyables comestibles pour accueillir la 2e session de l’agriculture urbaine et de la permaculture. Henri Bureau est allé à Rabat, au Maroc pour donner une conférence à la faculté des sciences ; 4 départements sont partie prenante dans la démarche Incroyables Comestibles : Tarn, Bas-Rhin, Pyrénées Orientales, Essonne. Dans l’ Essonne , la démarche est lancée dans le domaine de Chamarande. Près de 300 villes en France ont entamé la démarche Incroyables Comestibles ; plus de 200 à l’international dans 25 pays. Nous invitons les collectivités locales qui le souhaitent à devenir commune pilotes « Villes et villages comestibles de France en 2018 ».
Refonder le système de production
Pour François Rouvray, il s’agit de refonder la maison sur ses bases : « Le système est à l’envers ; il s’agit de remettre l’homme comme fondement. La permaculture prend soin tout autant de l’homme que de la terre ; il s’agit de répartir les ressources équitablement. L’objectif est de passer d’un système binaire basé sur l’opposition et la compétition à un système ternaire, où sont privilégiées la coopération solidaire, l’éducation, et la participation citoyenne. »
Interview Tina Gougginsperg, responsable Nature et Progrès et une des coordonnatrices de BioCybèle : une 2ème édition qui est déjà une réussite.
Tina Gougginsberg est une des chevilles ouvrières de la foire Biocybèle, comme Solange Delbreuil qui assure l’animation des quelques 150 bénévoles qui s’activent dans les allées de cette ruche. Elle pointe en premier lieu le succès populaire. « En 2013, nous avions enregistré plus de 10 000 personnes ; cette année, on devrait avoisiner les 15 000 visiteurs. Le point positif à souligner est la mise en place d’un système de consigne : les personnes peuvent déposer leurs courses en continuant leur visite ; les bénévoles les aident ensuite à charger leurs véhicules ; cela concerne en premier lieu les personnes âgées ou handicapées. Autre point positif : les 10 points de restauration ont plutôt bien travaillé ( sorbets,…). Les animations et ateliers ont plutôt bien fonctionné et les conférences –débats ont attiré beaucoup de monde. Même si le nombre d’exposants (210) est un peu inférieur à celui de l’an passé, les visiteurs sont dans l’ensemble satisfaits. On regrette que la navette de liaison avec le centre ville n’ait pas pu être mise en place ».
Merci aux bénévoles
« Je voudrais remercier tous les bénévoles et notamment tous ceux qui ont participé à l’accueil des véhicules et leur répartition dans les parkings. C’est un travail ingrat mais nécessaire. Côté interne aussi, il faut signaler une très bonne cantine pour tous les bénévoles ; chacun a reçu un cadeau. »
Les animaux, une composante essentielle de Biocybèle
Autre facteur d’attractivité de Biocybèle, les animaux. Ceux-ci ont été très présents sur le site : cochons noirs gascons, oies, canards, autres animaux de basse-cour sans oublier le cheval et les ânes, avec la participation des Anesses d’autan. Nature et Progrès considère que la place des animaux sur la foire est importante.
« A notre départ, nous voulons laisser un site « nickel »
« Comme point fort : nous visons à restituer un site « nickel » et visons le 0 déchet ; il y aune préoccupation environnementale et d’économie d’énergie, avec toilettes sèches, éolienne, production d’eau chaude en autonomie. Nous voulons être exemplaires de ce côté-là ».
Partager notre expertise en matière d’organisation de foires
« Nous souhaitons apporter notre aide et notre expertise en matière d’organisation à d’autres départements, en proposant par exemple, un logiciel pour la sélection des exposants. Cela pourrait intéresser ainsi l’Aude, Aveyron, Ariège, Gers , Tarn et Garonne ».
Des exposants belges expriment leur satisfaction
Parmi les exposants satisfaits, des professionnels venus de Belgique : « Nous trouvons ici un espace d’exposition en plein air à la différence des salons auxquels nous participons habituellement et qui n’offrent que des salle couvertes ou des pavillons ».
Conclusion : Biocybèle, vitrine attirante pour une vie plus « nature »
« A partir du 1er janvier 2015, il faudra choisir: être totalement bio ou totalement hors bio ».Nature et Progrès se dite prête à relever ce défi d’autant qu’elle exige de ses membres des normes plus rigoureuses que la règlementation européenne. Quant à Biocybèle, depuis Rabastens, Gaillac et maintenant Graulhet, l’organisation portée par un principe permanent d’intercommunication semble porter ses fruits : « Ainsi, on ne s’épuise pas », souligne Tina Gougginsberg.
Redémarrage du processus en juillet
Ainsi fort de ce succès, la foire commerçante et conviviale Biocybèle poursuit son bonhomme de chemin, jalonné de succès, malgré les années qui passent. « C’est riche sur le plan humain, conclut Tina, Personnellement, je n’ai pas envie de m’en passer et la relève semble assurer car beaucoup de jeunes ont répondu présents. Après une journée bilan, sans doute le 29 juin, nous allons reprendre le cycle pour l’édition 2015 : la commission de sélection commence à travailler à partir de juillet et la commission d’animation reprendra ses travaux au mois de septembre ».
Pierre-Jean Arnaud- 14 juin 2014