Graulhet: la saga du cuir continue (2)

Eureka : Les Valentin, une destinée familiale et économique au service du stretch

 « On travaille entre 2000 à 4000 peaux par jour, notre seuil maximum, explique Miguel Valentin, directeur d’Eureka. On reçoit les peaux d’Angleterre, d’Afrique du Nord, de l’Europe. On a un client à Mazamet ; avant, on recevait les peaux de Mazamet mais depuis la baisse du délainage sur cette ville, c’est fini. » Assisté de ses 4  enfants, Aurélie et Mélissa, Boris et Aymeric et son épouse, Fatima,  responsable du développement et  du commercial, Miguel Valentin emploie une dizaine de personnes dont Romain Escafit, secrétaire comptable. Le parcours de Miguel est étonnant : mécanicien de formation, il a pris goût à la mégisserie en ouvrant d’abord au Rey un petit atelier avec dérayeuse. Ensuite, avec l’aide de Bernard Rouanet, il crée en 1994 l’entreprise Dérayage services. Cette dernière s’arrête mais le projet porté par Miguel Valentin retrouve un second souffle, avec la reprise d’une 20aine  de machines refendeuses et encolleuses, sous l’appellation Eureka.

La révolution du cuir stretch

Déjà en novembre 2014, les mardis de l’industrie organisés par la CCI, avaient fait étape à Graulhet et notamment à l’entreprise Eureka ; ils avaient perçu alors le potentiel de cette entreprise qui a su s’adapter aux nouveaux besoins du marché de la confection et de la chaussure, en délivrant un produit très prisé par les grands couturiers. Comme l’indique le site France-cuir http://www.francecuir.fr/entreprise/eureka, Eureka fabrique le fameux stretch, le cuir extensible, « un produit hors du commun, une révolution dans le monde de la mode. Le cuir stretch permet à cette matière noble d’épouser parfaitement les formes du corps telle une seconde peau. Ses avantages sont légèreté, facilité d’entretien, mémoire de la forme, extensibilité, rétractabilité, confort » .

On travaille pour la haute couture

Miguel Valentin poursuit sa visite et confie : « Nous avons trois gros clients plus une 20 aine d’autres plus petits. 80 % sont dans la haute couture. C’est un travail avec les grandes marques pour les  produits de luxe. » Tout en parlant, Valentin s’affaire devant une refendeuse qu’il recouvre des cabochons règlementaires de sécurité. « Même quand la machine est arrêtée, la sécurité est primordiale. »Travaillant en horaires uniques, avec parfois l’appoint d’heures supplémentaires, l’entreprise a une petite activité tannerie : «La vache,  on en fait encore un peu ; cela va de quelques dizaines jusqu‘à deux cents peaux », glisse avec un sourire l’accueillant patron.

Pierre-Jean Arnaud

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