Graulhet: succès pour les Poètes SF

 

Graulhet : Les Poètes sans frontières entre occitan, duo, chansons

Jean-Paul Aymès  et les Poètes sans frontières avaient invité leurs amis et les amoureux de poésie à leur soirée annuelle ce samedi 27 avril 2019.  Elle se déroulait dans les locaux  de l’association Le Temps libre de la maison des Associations. « Ce fut une soirée vivante et très joyeuse avec beaucoup de variétés dans les interventions, notamment les poèmes d’enfants et l’animation musicale », confie un des participants. Elle commença par un vibrant hommage à notre ami Franck Bruyère, du cercle des poètes Sans frontières, récemment disparu.

Gabriel Rouyre, notre grand ancien ou la poésie au cœur

Gabriel Rouyre, avec ses neuf décennies, a gardé passion pour la poésie. Il cultive cette flamme pour tous les grands auteurs dont il se fait sans cesse un ardent défenseur ; Victor Hugo pour lui est un poète aimable ainsi que La Fontaine qui nous livre ses fables ; Ronsard, classé par lui poète romantique, est toujours actuel, chantre de la beauté, de l’amour et ses flèches. La chanson est pour lui l’occasion esthétique de réunir du coup poésie et musique. Cet accent savoureux nous parle d’autrefois ; il sublime la langue qu’on appelle patois. Gabriel est précieux, illustre graulhétois.

L’occitan à l’honneur

Amédée Sabatié est un félibre, lui ; sa science n’a d’égale que sa bonhomie aussi ; il est le mainteneur de ce cher occitan, si riche d’expressions  qui peu à peu se perdent dans le monde occupé à « tweeter », à « liker ». Cette proximité de la terre et des plantes nous entraîne à « L’ort »  et aussi à  la cueillette des asperges sauvages à  « la sason del reponchon ». Anne-Marie Caparros nous a lu « Rossinhol » du poète Perbosc, ami de Louisa Paulin ; hommage fut rendu à Gaston Puel, traduit en occitan pour évoquer Max Roqueta.

Poètes locaux, d’ailleurs et autres duos

ARPO, toujours fidèle, intervint à son tour avec Michelle Gros et Claudette Nouaillac ; celle-ci nous parla de Gabriela Mistral, prix Nobel de littérature en 1945, de son combat pour l’homme et la terre avec « la hache qui mange la forêt » ; elle lut Tahar Bekri, poète tunisien qui redoute la fin de la musique occidentale en Iran ; elle évoqua enfin le poète grec Yannis Ritsos. Vincent Ligou, déclama interpréta avec persuasion une étonnante réflexion sur le temps de son père Robert Ligou. La plus jeune présente, au talent prometteur, Manon, lut trois de ses compositions, pour sûr très écoutées. Parmi les poètes locaux, on entendit aussi Régine Parayre, Charles Dalbin, Nadine Gil,  Jérôme Laquerbe, Marie-Christine Barbaro, Françoise Dujols, sans compter le toujours jeune Yves Coulon, qui nous fit connaître « Le jardinier de Briatexte » et fit tourner nos bras au rythme de sa chanson fétiche «Les éoliennes». José  Garrigou, l’incontournable et ses récits appris par cœur, amusa le public et le fit voyager dans son monde peuplé de métaphores,  où le vocabulaire ciselé avec soin mélange avec bonheur les expressions animalières. Le duo Delbouys-Arnaud nous conta « La besace » fable de La Fontaine, actualisant la parabole biblique de la paille et de la poutre. Robert Delbouys évoqua la fonction du poète de Victor Hugo et donna quelques vers de son « Booz endormi ».  A noter aussi la 1ère participation de l’association 2JOL de Castelnau de Montmiral ; Dominique Flesser déclama avec grande passion « Les enfants de Louxor » de Bernard Dimey.

La note conviviale et fine des croquants

Pas de soirée réussie sans partage des croquants de la famille Bruyère et du vin Gaillacois ; cette touche finale embellit et conclut d’une note amicale cet instant poétique. Assurant le fil musical de la soirée,  Christian Bruyère nous égaya de ses chansons, de sa musique sautillante ;  son accordéon diatonique distille en accords syncopés les pas de danse de la vie.

Pierre-Jean Arnaud

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