Lettre d’information des acteurs de sécurité routière n° 33
Source: Préfecture du Tarn- le 2 juillet 2015
Veuilez trouver ci-dessous le poignant éditorial de Mylène Canalès, dans la lettre d’information sécurité routière n°33
Comme un bébé, mais avec la souffrance en plus.
J’ai eu un accident de la route dans l’Aveyron, le 16 avril 2010, dans lequel j’ai perdu connaissance. Après deux mois de coma, je me suis réveillée et je ne savais plus parler, ni marcher. J’étais comme un bébé, mais avec la souffrance en plus. J’avais l’impression d’avoir un corps mais celui-ci ne m’obéissait plus. J’ai dû être soutenue en permanence, et pendant de longs mois, par le personnel soignant.
Cet accident ne me lâche pas d’une semelle
Aujourd’hui, cinq ans après l’accident, je suis toujours handicapée et je garderai des séquelles toute ma vie. Tous mes projets ont été bouleversés : je ne peux plus être maman, j’ai perdu mon travail, je ne peux plus faire de sport alors que j’en faisais beaucoup, surtout de l’équitation et de la course à pied, je ne peux plus danser, moi qui adorais ça… je suis coincée dans un corps malgré des séances de kinésithérapie plusieurs fois par semaine. Aujourd’hui encore, même la nuit, les douleurs sont constantes.
Le handicap fait peur et beaucoup d’amis n’ont plus donné de nouvelles du jour au lendemain. Pour ma famille, je ne suis plus celle que j’étais car je ne tenais pas en place et, à présent, j’ai l’impression d’avoir 80 ans. Cet accident m’accompagne depuis 2010 et ne me lâche pas d’une semelle. En l’espace de quelques secondes et d’un seul kilomètre parcouru, ma vie s’est arrêtée. Je viens d’aller déposer des fleurs sur le lieu où mon accident s’est produit car, même si je suis vivante, pour moi c’est le lieu où je suis morte.
Mylène Canalès- Intervenante départementale sécurité routière