Graulhet : Richard Nespoulous, photographe aérien nous quitte
Richard Nespoulous a quitté le plancher des vaches pour les espaces éthérés des horizons bleutés, loin des nuages lourds de grisaille et des grains orageux. Pilote et membre de l’Aéro-Club de Graulhet, ce photographe d’entreprise avait fait sa carrière dans la société Poclain; il avait pu ainsi sillonner les routes du monde et fixer dans son objectif moultes images de professionnelles de son secteur d’activité. Ses obsèques religieuses ont été célébrées ce mercredi 31 mars en l’église Notre-Dame du Val d’Amour.
Une amitié qui perdure malgré la séparation
Ecoutons le témoignage de Nadine, une amie graulhétoise, passée elle-aussi par l’aviation : « Richard et moi, nous nous sommes connus autour des avions de l’Aéro-Club en ce début des années soixante où nous découvrions la vie et les compagnonnages ancrés dans les mêmes idéaux. Chef de patrouille chez les Scouts qui avaient à leur tête le charismatique Raymond Fau, il était de toutes les campagnes et en particulier des fouilles à l’abbaye de Candeil. Mais déjà, sa passion était la photo ; il voyait littéralement à travers son appareil et ne quittait pas ce dernier ! Après ces radieuses années, est venu le temps de l’épanouissement dans une belle famille et un bon travail. Pour Richard, la photo était devenue un métier : rassembler les multiples images des engins de chantier Poclain sur leurs terrassements dans le monde entier. Mais après la vente de Poclain nécessitant son licenciement, toute une série de déboires forcèrent notre ami à se réfugier à Graulhet. Ce fut une chance pour notre Réveil Graulhétois à qui il offrit de nombreux et beaux clichés. Richard du plus loin que je me souvienne, était un homme plein d’humour, un ami sûr toujours égal à lui-même qui savait cacher ses tourments intérieurs sous un aspect serein et détaché. Notre amitié de près de 60 ans ne s’achève pas aujourd’hui car tout ce qui a été vécu de beau, demeure ; une relation nouvelle s’ouvre avec les disparus. Après sa longue et pénible maladie, que Richard repose enfin dans la paix. »
Pierre-Jean Arnaud