Agglo Gaillac-Graulhet : Un conseil de franche explication sur le budget 2021
Un conseil d’agglo Gaillac Graulhet s’est tenu en distanciel par vidéo et en présenciel restreint ce lundi 12 avril sur le vote du budget 2021.
Le budget se taille la part du lion après un échange verbal haut en couleurs
Le budget constituait le plat de résistance de ce conseil. On s’attendait à de franches explications et à des passes d’armes entre le maire de Graulhet et le président Paul Salvador. En effet, Blaise Aznar qui avait fait entendre sa voix avant le Conseil (voir article L’Echo du Tarn), a choisi de s’opposer ouvertement au président Paul Salvador lors de cette séance ; il signifiait son désappointement après le vote de la fiscalité obtenu de justesse (46 contre 41), soulignait le manque de transparence dans le fonctionnement de l’institution et l’absence de vision stratégique de l’agglo. Martine Souquet, maire de Gaillac, confiait que d’autres choses pourraient être faites sur la fiscalité : « Nous sommes des élus avec des idées différentes ; tous nous devrions être responsables. Pour ce qui est des deux vice-présidences, sans délégation, on n’est pas des super vice-présidents ; il faut être davantage impliqué et ne pas braquer les petites villes et les grandes villes ». Julien Bacou, élu de Graulhet, demandait à ce que les communes puissent compenser la hausse de la fiscalité et qualifiait les conseils d’agglo de simples chambres d’enregistrement. Sarah Campredon, de Rabastens, pointait une absence de débat : « On n’a pas eu de débats exhaustifs ; nous n’avons pas été invités à la conférence des maires ; nous n’avons pas eu de présentation par le cabinet KPMG ; nous sommes élus de 2ème zone ; c’est une réalité. ». François Vergnes, maire de Labastide-de-Lévis, déplorant la violence institutionnelle des grandes communes à l’égard des petites communes, relevait l’absence de réflexion stratégique sur le projet d’aménagement communautaire. Paul Salvador, Paul Boulvrais et Olivier Damez, dans une moindre mesure, ont répondu point par point aux critiques formulées par leurs détracteurs. Paul Salvador regrettait la polémique déclenchée dans la presse par l’intervention de Blaise Aznar; il énonçait les multiples réunions (commissions, ateliers, conférences des maires) en amont du budget et sur la fiscalité. Paul Boulvrais enfonçait le clou : « La Conférence des maires a été sollicitée quatre fois sur le sujet ; il y a eu le travail en commission, la délibération du 22 mars ; il n’y a pas d’opacité comme le dit Blaise Aznar et pas de chambre d’enregistrement comme le souligne Julien Bacou. Un autre choix pouvait être décidé pour le budget: désigner quels étaient les services ou les prestations qui devaient être touchés, réduits ou différés mais aucune proposition n’a été faite en ce sens. Ne refaisons pas le passé ni de polémique par voie de presse interposé. Pour ce qui est de la gouvernance, je souscris à ce que disait le président : « Chacun a le même poids que son voisin » ; cette démarche a été validée le 11 juillet dernier lors du 1er Conseil d’agglomération. Quant à la stratégie et les critiques sur l’absence de programme, je citerai deux projets ayant reçu validation : le projet éducatif et le projet logement. »
Le budget 2021 a été largement adopté, malgré le vote contre de Julien Bacou et l’abstention répétée de Gabriel Carramusa.
La révision des base locatives
Interpellé par François Vergnes sur la révision des bases locatives, dossier sur lequel il souhaite une intervention du juge pour statuer sur la rupture d’égalité devant les charges publiques, le président Paul Salvador a répondu que l’affaire relevait du domaine étatique, qu’il avait dès mai 2018 expédié un courrier en ce sens à Gérald Darmanin, alors en charge des Comptes publics, et réitéré cette démarche en janvier puis en octobre 2019 à l’égard d’Olivier Dussopt. Aucune réponse n’est parvenue.
Le projet du Tescou : une démarche exemplaire à poursuivre
Maryline Lherm a défendu la démarche « exemplaire » menée qui a abouti à l’adoption de la création d’un syndicat mixte pour porter le projet comme maître d’ouvrage avec maintien de l’ICC comme instance de dialogue avec deux points émergents : la réserve de 5 00 000 m3 environ pour les besoins d’irrigation des agriculteurs, le reste étant dévolu à la nature.
Pierre-Jean Arnaud