Gaillac: Algérie -1846

Gaillac : Augustin de Vialar et Maximilien de Tonnac – le rêve africain

Dans le cadre des soirées de la Société des Amis des Musée et du Patrimoine Gaillacois, Alain Soriano a introduit la conférence d’André Dijou-Guiffrey « 1846- Destination : l’Afrique » qui conte l’épopée de ces méditerranéens partis dès 1830 sur la terre d’Algérie.

Pourquoi sont-ils partis en Algérie ? Les premiers à partir accompagnaient la campagne militaire et la deuxième vague de migration en 1840 est composée de personnes à majorité paysanne. C’est une impressionnante armada qui s’était élancée de la rade de Toulon ce 25 mai 1830 : « sept vapeurs flambant neufs entraînent dans leur sillage pas moins de 103 navires de guerre et 572 bâtiments de commerce transportant dans leurs cales des bœufs, des chevaux, du bois, ou encore de l’eau potable ». On connaît la suite :  la ville tombe aux mains des Français le 5 juillet 1830, alors que le règne du dernier roi de France, Charles X, touche à sa fin ; il sera remplacé par Louis-Philippe, roi des Français. Les raisons de cette initiative conquérante, on les trouve dans le domaine politique : la monarchie connaît des difficultés et la guerre est une occasion de détourner l’attention des gens. Ensuite, on souhaite mettre fin à la piraterie barbaresque : les riches étant rançonnés, les pauvres étant réduits en esclavage.  Finalement, lors de l’arrivée à Alger, il ne se trouve plus que 300 esclaves chrétiens.

Des gaillacois célèbres : Augustin de Vialar et Maximilien de Tonnac

Parmi les embarqués de la 1ère heure, figurent deux représentants de familles illustres : Augustin de Vialar et Maximilien de Tonnac. Les deux hommes  arrivent en Algérie en 1832.  Augustin de Vialar, va participer à l’arrivée d’un des premiers courants migratoires, les minorquins ; il en héberge d’abord sur sa propriété de Kouba puis ceux-ci s’établissent à Fort de l’Eau, près d’Alger. Augustin de Vialar  qui s’est installé à Bouffarik, voit sa sœur Emilie le rejoindre ; elle a suivi des cours de médecine du docteur Joseph Rigal  à Gaillac ; la fondatrice des sœurs de St Joseph de l’Apparition arrive en Algérie avec 3 religieuses où elle travaille dans l’hôpital  destiné à soigner les indigènes. Augustin de Vialar n’aura de cesse de prôner l’intégration dans un pays où il épouse en 1836 la fille du général Fleury ; ils auront quatre enfants. Premier maire de Birmandreis, il devient président du Conseil général d’Alger et restera en Algérie où il décèdera en 1868. Max de Tonnac n’a pas la même posture politique qu’Augustin de Vialar ; il respecte les coutumes arabes ; d’abord agriculteur, il finit par vendre sa propriété, devient juge à Blida en 1844, se remarie  en 1848  et devient maire  de cette ville en 1873, où il s’éteindra en 1884. Andrée Dijou-Guiffrey évoqua ensuite le destin des membres de sa propre famille que l’on peut retrouver dans le livre qu’elle a publié aux éditions l’Harmattan ; un livre passionnant, fourmillant d’anecdotes sur la vie de ces familles ayant vécu sur les terres ardentes d’outre-Méditerranée.

Pierre-Jean Arnaud

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