Graulhet: Ca plane pour eux!

        

légende photos: Clément Corbillé  pres de son planeur biplace

Les pilotes et bénévoles ; planeurs, acrocheurs et remorqueurs…

Graulhet : championnat régional juniors de vol à voile- Ca plane pour eux!

L’AVT Graulhet : organisateur pour la 3e fois     

Le championnat régional d’Occitanie de planeurs juniors (16 à 23 ans) se déroulait à Graulhet du mardi 24 au dimanche 29 juillet 2018, à partir du terrain de l’aérodrome de Graulhet Montdragon. Graulhet l’organise en 2018, après l’avoir organisé en 2015 et en 2016. L’an passé, c’était Toulouse. 20 concurrents s’y sont affrontés ; ils venaient du Tarn, de Toulouse, de l’Ariège, de Narbonne, de Montpellier.  16 pilotes ont été classés et 4 hors concours. Clément Corbillé, pilote hors concours explique : «  Pour beaucoup, c’est le 1er championnat, mais ce sont des pilotes qui ont plusieurs années de pratique à leur actif ; il y avait 4 planeurs biplace, avec 3 seniors et 1 junior. Après un vol d’entraînement lundi, les pilotes devaient effectuer une épreuve par jour ; environ  2 à 3h, suivant les conditions, suivant l’aérologie. Le jeudi 26, le plan de vol prévoit un circuit de 3h15 vers Villefranche-de-Rouergue, Castres, viaduc du Viaur et retour pour une distance de 200 km. Le principe est de parcourir le maximum de distance avec la vitesse moyenne maximum, en respectant les conditions de sécurité ».  Voir le site  de l’association de Vol à voile du Tarn : http://www.planeur-tarn.fr/

Résultats

Les 3 premiers sont sélectionnés pour le championnat national ; il s’agit d’Aurélien Doriat, de l’AVT, association vélivole du Tarn, de Pierre Grézaud, AVT-Graulhet et de Kévin Faur de St Girons. Les championnats de France juniors  se déroulent à Angers et les championnats de France espoirs ont lieu à La Roche-sur-Yon. Cf. résultats sur Soaring Spot

Comment ça marche ?  Ce que nous en dit le club de vol à voile de Saône et Loire ( Paray-le-Monial)

http://cvvsl.pagesperso-orange.fr/Calendrier%20des%20manifestations.html

« Le planeur est plus lourd que l’air. Il descend donc toujours (relativement à l’air). C’est la faute à Newton et la gravitation universelle. Si le planeur se trouve dans une masse d’air qui monte plus vite qu’il ne descend, globalement il monte. Dans notre région, nous montons jusqu’à 2000 m environ. En montagne, nous montons beaucoup plus haut, jusqu’à 4000, 5000 m. Un vol en planeur est donc une succession de montées dans des zones d’air chaud, et de descentes (ou « transitions ») pour rejoindre un point éloigné. Nous arrivons ainsi à boucler des circuits de 100, 300, voire 500 km, au cours de vols de 2 à 5 ou 7 heures. Les pilotes de planeur volent beaucoup (20 à 200 h par an).

Comment atterrir ? Un atterrissage en pleine campagne est un fait courant et un planeur n’a besoin que de quelques centaines de mètres de champ ou de prairie dégagée pour se poser en toute sécurité. Les planeurs sont conçus pour être facilement et rapidement démontés – une quinzaine de minutes suffit – et être placés dans des remorques pour les ramener par la route à bon port ».

La famille Corbillé : la passion se transmet de père en fils

Dans la famille Corbillé, on est pilote de père en fils. Le père Patrice, président de l’AVT, a transmis le virus du vol à voile à ses deux fils Hugo et Clément. Hugo, l’aîné, est sélectionné dans le pôle espoirs national ; il participera peut-être au mondial l’an prochain. Clément pratique le planeur depuis 4 ans et totalise 1000 heures de vol avec des journées pouvant aller de 9h à 21h ; élève en 3e année a l’ENI Tarbes ; il va passer 6 mois en Australie à la fois comme instructeur et pour perfectionner son anglais.

Graulhet : un site jeune et attractif

Graulhet est un site jeune et attractif ; 150 membres s’y côtoient dont la moitié a moins de 25 ans. Ce club se féminise aussi de plus en plus ; actuellement, le taux est de 18%. Des actions ont été menées pendant le mois de juin pour sensibiliser la population féminine à l’activité aéronautique. Il y a parmi les membres féminins, une remorqueuse. Graulhet bénéficie d’un atout important car il offre de nombreux endroits pour atterrir : aérodromes ou autres.

Sur quelles machines voler ?

Les machines sont fabriquées en matériaux composites qui donnent légèreté et solidité à la structure : fibre de carbone ou fibre de verre  pour les ailes. On obtient ainsi des poids de 250 kg. Les débutants utilisent des avions de club  qui datent des années 1970/1975. Le prix des machines standard est situé entre 10 à 15 k€ alors que le prix pour les machines les plus performantes atteint 250 à 350 k€. Chaque planeur dispose d’une immatriculation nationale et une immatriculation spécifique pour le championnat (exemple B148).

Comment voler ?  Le brevet de pilote 

Voler nécessite des aptitudes physiques qui sont contrôlées lors d’un visite dite de niveau 2 par un médecin aéronautique : un bon état physique général et une vue correcte ou compensée avec des lunettes sont nécessaires. Quant au brevet de pilote, il est peut-être obtenu après formation sur un biplace d’au mois 15h ; il nécessite une grande rigueur et une grande responsabilité pour maîtriser décollage et atterrissage ainsi que les règles de sécurité de circulation dans l’espace aérien. Un brevet pilote planeur  peut revenir à 1000 euros avec les aides et bourses obtenues.

Un championnat impossible sans les bénévoles et les sponsors

Conseil départemental, Région, Leclerc, Piscines Elégance, Renault, Weishardt, Bricomarché, Cellier divin, L&L, Rue des artisans du cuir de Graulhet sont parmi les sponsors qui ont aidé au financement de ces championnats. La quinzaine de bénévoles mobilisés pour l’évènement joue un rôle important : sortir les planeurs des hangars,  accrocher les câbles ; ranger les planeurs ; sans compter la partie logistique : préparation de l’accueil des concurrents, des repas.

Technique, finesse, performances et météo

La terre crée des courants d’air, des colonnes d’air chaud permettant aux planeurs de s’élever à l’image des rapaces qui exploitent ces courants ascendants. On passe ainsi d’un courant thermique à un autre. La météo est plus favorable dans les Alpes et Pyrénées ; elle l’est un peu moins sur Graulhet, ce qui n’empêche de réaliser de belles performances. Ainsi Clément Corbillé a réalisé 600 km de Graulhet-Libourne-sud d’Auch- Nord d’Agen et retour en 6h30 de vol et un autre de 600 km vers Ste Foy-la-Grande, Bergerac, Graulhet-Brive et retour à 105 km/h de moyenne. Une machine est qualifiée par sa finesse : une distance de 40 km en partant d’une altitude de 1000 m pour les machines standard et 60 km pour les machines les plus performantes.

 A quelle vitesse vole un planeur ? 80 km au décollage pour le remorquage ; 100 à 120 km pour le « montage » ; pour la spirale  80 à 100 km/h ; la vitesse maximum est de  250 km/h, 350 km/h pour les planeurs les plus récents.

Tout le monde ne rentre pas ; certains « vont aux vaches »

Lors de la première épreuve du championnat sur Albi, 3 pilotes n’ont pu rentrer à Graulhet ; ils se sont « vachés » vers Villefranche d’Albigeois ; il a fallu aller les récupérer avec des remorques spéciales après avoir démonté les ailes de leurs planeurs. En jargon de pilote, on appelle ça « aller aux vaches ». Pour éviter les situations de détresse, le pilote doit se maintenir à égale distance soit  d’un aérodrome, soit d’un champ.

Pierre-Jean Arnaud

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