Graulhet : escale du Tour de France ULM
Escale colorée du Tour de France ULM à Graulhet
En faisant étape à Graulhet ce mercredi 30 juillet, le Tour de France ULM a fait se lever le beau temps et a chassé la grisaille dominante depuis le matin. Eric Gonneau, pilote et instructeur local, est une des chevilles ouvrières de cet évènement : « C’est la 19ème édition de ce Tour de France ULM ; la dernière fois qu’il s’était arrêté à Graulhet, c’était en 1996 ». Parti après la journée de repos de mardi 29 juillet, survoler Rocamadour, Najac et Cordes sur Ciel, le gros essaim multicolore des participants de ce Tour de France ULM a quitté le Lot pour gagner le département du Tarn et se poser à Graulhet.
Un accueil chaleureux
Ils y ont été accueillis chaleureusement par le président de l’aéroclub, Christophe Remazeilles et la trentaine de bénévoles des associations d’ULM tarnais avec la remise d’un paquet de croquants fabriqués par l’entreprise Bruyère à Lagrave et un porte-monnaie en cuir d’une entreprise locale. Avant la pause restauration, les pilotes ont eu droit aussi à un apéritif non alcoolisé. Les opérations d’approche et d’atterrissage ont été sécurisées par deux contrôleurs de l’Aviation Civile, professionnels. De plus sont présents sur le Tour un personne détachée de Météo France ainsi qu’un médecin qui suit le convoi à bord d’un hélicoptère. Pour ce qui est des équipages du Tarn, deux participent au Tour dont Dorian Fournier, jeune de moins de 25 ans, formé au club de Graulhet. Olivier passager et Guy, pilote, venant de Neufchâteau dans les Vosges à bord d’un ULM pendulaire et qui en sont respectivement à leurs 3ème et 4ème participation, apprécient à sa juste valeur l’accueil reçu : « Partis de Figeac où ça secouait un peu au début, nous sommes bien arrivés et très satisfaits de l’accueil reçu ici à Graulhet ».
La FFPLUM, une trentenaire en plein essor
Fondée en 1981, la Fédération française d’ULM (FFPLUM) est agréée par le Ministère des Sports. Elle « bénéficie d’une délégation de service public pour l’organisation de la pratique sportive. Elle organise depuis 1998 le Tour ULM. » Plus qu’un simple rallye aérien, le Tour ULM permet à de nombreux pilotes de s’initier à la navigation aérienne, à la compétition. Elle permet aussi d’intégrer des pilotes handicapés.
Le Tour ULM en quelques chiffres
300 participants avec les pilotes, les aides volontaires et les organisateurs
50 bénévoles
106 équipages inscrits
1 équipage jeunes pilotes autonomes
14 équipages jeunes avec instructeurs
1 équipage vol adapté
14 équipages organisation et partenaires
1 commissaire général-1 directeur des vols-1 directeur de compétition- 1 directeur de communication-1 directeur logistique
1 coordonateur FFPLUM-DGAC-DAC, 1 fonctionnaire DGAC détaché, 1 médecin Urgence, 1 ingénieur météo détachée DGAC, 2 fonctionnaires DGAC détachés pour la sécurité
130 aéronefs : 88 multiaxes-27 pendulaires-12 autogires-1 avionléger DGAC-1 hélicoptère + 2 hélicoptères légers.
Logistique : 10 véhicules légers et utilitaires + 7 camions
Budget : plus de 200 K€.
Parc d’ULM et caractéristiques techniques
Les ULM représentent un parc de 13000 aéronefs, contre 400 à peine il y a 20 ans, aux mains de 15000 pilotes qui évoluent sur 1200 terrains, aérodromes ou plates-formes ULM. Ils doivent répondre aux conditions réglementaires suivantes : 300 kg pour un monoplace, 450 kg pour un biplace. Dans la catégorie Paramoteur, Pendulaires et Multiaxe, la puissance ne doit pas dépasser 60 kw pour les monoplaces et 75 kw pour les biplaces. Dans les autogires et aérostats ,75 kw pour les monoplaces et 90 kw pour les biplaces. Enfin, puissance limitée en hélico à 80 kw pour les monoplaces et 100 kw pour les biplaces.
Pour le plaisir des yeux, des appareils décryptés par Alain
Alain D. effectue son stage d’instructeur de pilotage ULM sur la base voisine de St Lieux les Lavaur ; ingénieur non aéronautique, il éprouve une véritable passion pour le monde de l’ULM. Il a commencé par de l’aéromodélisme à l’âge de 8 ans. Pour lui, les différentes catégories d’ULM n’ont aucun secret. Il les cite de mémoire : paramoteurs, pendulaires, multiaxes, autogires, aérostats et classe 6- hélico. Il prend soin de préciser : « Le rotor de l’autogire tourne grâce au vent relatif alors que celui de l’hélico est propulsé par un véritable moteur qui permet de soulever l’appareil. » Equipé d’une caméra à objectif de 360 °- œil de poisson-, il parcourt le terrain de l’aérodrome et immortalise en numérique les quelques 130 aéronefs qui s’y trouvent.
Le briefing du président Méreuze
Vient le moment des discours et des remerciements. Rassemblés dans un des grands halls de l’aérodrome graulhétois, les pilotes, passagers, organisateurs, écoutent d’une oreille attentive les propos du président de la FFPLUM qui évoque avec émotion le souvenir de son ami ULMiste Patrice Bardouin ? : « J’ai trouvé en lui un pilote hors pair et un ami. Il avait descendu les gorges du Verdon, en pendulaire. Il s’est tué en moto ; je vous demande 10 secondes de silence à sa mémoire. Maintenant, je voudrais remettre au président Remazeilles le fanion de du Tour de France ULM. Je n’hésiterai pas à t’appeler pour te proposer l’étape du soir à Graulhet. » Répondant à ces amabilités, Christophe Remazeilles confie : « Un grand merci à Eric Gonneau et à l’équipe pour la préparation de cet évènement. Nous sommes bien sûr prêts à accueillir une étape du soir du Tour ULM, car ici à Graulhet, les maîtres-mots sont sécurité et convivialité. » Il remettait en cadeau au président Méreuze un livre sur le Tarn, tandis qu’Eric Gonneau proposait de « faire du bruit » pour remercier tous les bénévoles des clubs ULM du Tarn pour leur participation à cette étape graulhétoise. Le président Méreuze concluait par le traditionnel briefing : « 10 à 15 nœuds de vent sont prévus à l’arrivée à l’étape de Nébias ; d’après la météo, ça risque de secouer un peu en passant à Revel. En raison de la longueur de la piste, n’arrivez pas à 200 km/h, ni d’ailleurs à 30 km/h sinon ça va taper. »
Une étape entre Figeac et Nébias avec une arrivée prévue à Saint-Pierre d’Oléron le 2 août au soir
Après avoir quitté Graulhet, le Tour reprend la voie des airs pour atterrir dans l’Aude à Nébias. Il fait une étape diurne à Auch le 31 avant de se poser pour la soirée à Tarbes. Son périple s’achève le samedi 2 août au soir à Saint-Pierre d’Oléron.
Robert Demoulin , le doyen
Portrait : le doyen Demoulin toujours fringant
Nous avons interviewé Robert Demoulin, le vétéran toujours fringant de ce Tour de France ULM qui pilote avec comme passager Yves Rouffignac.
Robert Demoulin : qui êtes vous ?
Vétéran maintenant, j’ai le record des participations puisque j’en suis à ma 19ème édition. Je suis déjà venu à Graulhet ; c’était en 1996.
Comment vous est venue l’idée de voler en ULM ?
Ca m’a pris à 50 ans et depuis je n’ai pas arrêté. Je vais atteindre les 80 ans.
Y-a –t-il des contraintes de brevet et de santé comme pour les pilotes d’avion ?
Nous avons le brevet de pilote d’ULM. Mais pour les tests de santé, nous n’avons pas d’obligation de visite médicale comme les pilotes d’avion. Nous sommes placés sous notre propre responsabilité tant sur le plan médical que pour la partie mécanique et technique de l’aéronef. Toutefois, il s’agit de faire preuve de grande vigilance personnelle en sachant que le pilote est commandant de bord, qu’il doit se soumettre aux impératifs de parcage et aux consignes des contrôleurs de la DGAC.
Combien coûte un ULM comme le vôtre ?
Je possède un ULM qui vaut 70 k€, mais il est possible de trouver des appareils pour un prix beaucoup plus modique entre 12 et 15 k€.
Quels sont vos moyens de transmission ?
Nous avons une radio et un GPS ; certains ULM ont des transpondeurs.
Quel est votre rayon d’action en ULM ?
Nous pouvons voler entre 400 et 500 km ; nous avons 4 à 5 heures d’autonomie de carburant. La contenance du réservoir varie entre 60 et 100 litres.
Y a-t-il des participants étrangers sur ce Tour de France ?
Oui, il y a des gallois, des belges, des allemands. Pour ma part, j’ai pu voler en Allemagne, en Roumanie, au Maroc ; c’est plus facile en Europe car l’espace européen est libre maintenant.
Photos de Christian Gorin, pilote alsacien, venu de Colmar à bord d’un superbe biplan, bicolore rouge et blanc, Renégade Sport voir photo avec le casque…
Pierre-Jean Arnaud-31 juillet 2014
Pour en savoir plus :