Graulhet: Les Pyrénées – art roman

Graulhet : Les Pyrénées dévoilent leurs trésors romans

Dans le cadre du cours d’histoire de l’art donné en mars au sein de la Ola, Anne Réby a effectué un zoom sur la sculpture romane dans les Pyrénées. Un aspect peu connu des églises romanes est la réalisation de devants d’autel ; on peut en voir notamment à  Saint Génis des Fontaines où le devant d’autel a été réemployé comme linteau dans le portail d’entrée ; ce devant a été sculpté sous la 24e année du règne de Robert  le Pieux, en octobre 1019, à l’imitation des schémas iconographiques provenant des trois ateliers monastiques d’Urgell, Vic et Ripoll. La plupart des devants d’autel conservés viennent de petites églises comme à San Quirce de Durro ou à Esterri de Cardos ; les artistes locaux essayaient de reproduire les grandes pièces d’orfèvrerie des grandes cathédrales. Architecture, peinture, sculpture se développent de façon inégale. Pour la sculpture, quelques rares et précieux exemples sont conservés du XIe siècle, mais c’est surtout à partir des années 1140 qu’on verra se développer les thèmes religieux sur les portails et chapiteaux. Quelques exemples de sculpture romane peuvent être observés à St André de Sorède, à Arles sur Tech. Les chapiteaux sculptés font leur apparition au XI siècle à St Martin du Canigou ; à St Michel de Cuxa, le cloître est commencé en 1125, avec un répertoire de monstres et végétaux typiques de la sculpture du Roussillon. Voir aussi le très bel exemple du cloître du prieuré de Serrabonne ; le 25 octobre 1151, l’évêque d’Elne consacre la nouvelle Eglise avec le chef d’œuvre de la tribune, restée intacte ; six voûtes d’arête sur des colonnes, doublées de tores ornementaux, constitue un pont au-dessus des fidèles permettant le passage de la salle capitulaire au cloche. Il faut attendre 1170-1180 pour voir des représentations historiées. Quant aux carrières de marbre, le marbre rose ou rouge provient de Villefranche de Conflent. La partie nord-orientale des Pyrénées offre de nombreuses carrières de marbres aux couleurs variées allant du blanc pur au rouge foncé et au gris. D’autres carrières sont exploitées au Moyen Age : le marbre blanc de Céret, et aussi une carrière de marbre rose du côté de Bouleternère, près de Serrabone.

Pierre-Jean Arnaud

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