St Laurent-de-Bosgros : l’Ascension n’est pas la fin de tout
Une ambiance d’altitude
Là-haut sur le plateau, l’air n’est pas tout à fait le même qu’en plaine. Il y règne une ambiance particulière que les riverains du Dadou gagneraient à connaître davantage. Est-ce un effet de l’altitude ? On y cultive la bonne humeur, l’amitié et la foi. La foi, vous savez l’une des trois vertus théologales que les enfants n’apprennent plus au caté comme il y a 50 ans. Mais cette foi bâtie que l’on retrouve dans les lieux inspirés comme ces petites églises et chapelles qui ont échappé à la pioche des démolisseurs et à la pratique de la table rase de la part de certains habitants.
Saint Laurent le patron des rôtisseurs
Ici, à Saint-Laurent de Bosgros, on retrouve les signes anciens de dévotion et les autels fleuris comme au siècle dernier. Il y a même une statue représentant le saint patron de l’église Laurent, avec son attribut, le gril ; c’est de tradition immémoriale le patron des rôtisseurs. Le diacre Laurent aurait répondu à l’empereur qui le soumettait à la question et lui demandait où étaient cachés les trésors de l’Eglise : « Les trésors de l’Eglise, les voici ! » en désignant les pauvres, les aveugles et les infirmes rassemblés autour de lui. Saint Laurent est mort en 258 mais c’est bien une communauté vivante qui maintient ces lieux et perpétue la tradition du pain bénit et aussi de l’apéritif post-eucharistique.
Des chrétiens non figés au congélateur
Dans cette église accueillante, on se retrouve traditionnellement pour l’Ascension. Ce jeudi 14 mai 2015, c’est l’abbé Claude Gau, venant de Briatexte, qui retroussant ses manches, a donné le signal du rassemblement en sonnant lui-même les cloches. Après la consécration, mémoire était faite des membres de nos familles qui avaient rejoint la maison du Père. L’éditorial du même abbé Gau dans la feuille paroissiale de la communauté chrétienne de Graulhet-Briatexte relève que les chrétiens ne soient pas être figés au congélateur, mais qu’ils doivent « mener leur vie au milieu du monde et des affaires profanes… ils sont appelés par Dieu à exercer leur apostolat dans le monde à la manière d’un ferment, grâce à la vigueur de leur esprit chrétien. » (concile Vatican II).
Le verre de l’amitié sous chapiteau
Après la distribution du pain bénit et l’envoi festif, c’est un verre de l’amitié qui attendait sous chapiteau, les nuages porteurs de pluie n’étant pas très loin. L’occasion d’échanger des propos de saison sur les plantations récentes au jardin ou les derniers événements familiaux.
Pierre-Jean Arnaud- 19 mai 2015