Graulhet : Le cuir vegan ne tient pas face au réel
Cédric Donnaint, maroquinier graulhétois a publié sur Linkedin une mise au point salutaire sur les concepts diffusés à tour va par les médias et aussi par certains professionnels peu scrupuleux à propos du cuir vegan ; elle est intitulée « le cuir vegan face au réel ».
« Végan ne veut pas dire écoresponsable : Les matières véganes “simili cuir” sont composées de dérivés du pétrole en grande majorité et ne constituent pas vraiment une alternative avec une empreinte environnementale vertueuse ; la confusion est savamment entretenue entre produit Vegan et produit écologique. Une matière non animale n’est pas ipso facto protectrice de l’environnement.
Le cuir végan n’est pas du vrai cuir : C’est une appellation mensongère. Le « cuir vegan » est une appellation mensongère ; elle tellement valorisée par les médias que finalement ça sonne bien, mais c’est un oxymore. Le terme à utiliser est simili-cuir, vinyle ou Skaï, à base de champignon si cela fait plaisir, ou d’ananas, ou de cactus. D’ailleurs, les “cuirs végans”, « cuir de cactus », « cuir de liège » et autres « cuirs végétaux » n’existent pas et ces termes sont tout simplement interdits par la loi.
Rappel légal : Le décret cuir de 2010 interdit l’utilisation du mot « cuir » pour toute autre matière que celle obtenue de la peau animale au moyen d’un tannage ou d’une imprégnation conservant la forme naturelle des fibres de la peau. J’invite les fervents défenseurs de ces matières alternatives à se renseigner auprès du Conseil National du Cuir pour se faire aiguiller sur le vocabulaire à employer. À l’heure actuelle, il n’y a donc pas d’études (à ma connaissance) démontrant que les alternatives au cuir sont plus écoresponsables que le cuir véritable. Cette “révolution éthique” ressemble dangereusement à du greenwashing… Il serait intéressant de trouver les lobbies à la manœuvre… des pistes ? »
Pierre-Jean Arnaud