Mazamet: cloches et clochers

Mazamet : les cloches et clochers livrent leurs secrets

Jean-Pierre Carme et Philippe Cals sont tous deux des érudits ; le premier nous vient de Castres et fait sonner le carillon de la Platé et ses 34 cloches, muni d’un clavier manuel chaque 1er dimanche du mois. Il est aussi de service au moment de Noël pour faire retentir airs et morceaux anciens dans le cadre des Nadalets. Philippe Cals, quant à lui est un locuteur occitan qui nous vient de Mazamet et sa connaissance du pays mazamétain fait de lui un vrai spécialiste du terroir. Les deux compères se sont associés pour produire quelques opuscules sur les cloches et clochers : c’est ainsi que l’on trouve pour Mazamet : Saint-Sauveur et Notre-Dame ; pour Aussillon, Saint-André et le Sacré Cœur ; les chapelles de campagne autour de Mazamet. Une autre brochure concerne les cloches des temples protestants, tandis que ne sont pas oubliées celles des hôpitaux et anciens édifices monastiques. Parmi les remerciements prodigués par les auteurs, il faut citer ceux destinés aux familles Camp, Paillon et Colombier.

Les cloches et leurs parrains, marraines

L’histoire des cloches est fortement liée à l’histoire locale ; elle traverse tout le XVIII, le XIXe et le XXe siècles ; on dénombre 12 clochers et 13 sites campanaires. Les cloches sont St sauveur est le plus ancien édifice sur Mazamet ; ancien temple protestant, l’église abrite Marie-Thérèse, cloche de 1933 et pesant une tonne environ, fabriquée par la fondeur toulousain VineL ; Elisabeth trône au plus haut du clocher et pèse 500 kgs ; la 3e la  plus ancienne date de 1806 ; son parrain est le curé Pous, qui dut s’enfuir à Londres pendant la Révolution. ; la 4e représente Marie-Madeleine et la 5e s’appelle Noémie comme Noémie de Lagoutine, sa marraine qui épousa Auguste Jamme ; son parrain est Yves Bréguet ; le fondeur est Granier, installé à Mazamet. A Notre-Dame, Louise (1200 kgs) a pour parrain Auguste Jamme, député du Tarn et pour marraine Noémie de Lagoutine. Augustine la 2e a pour parrain l’industriel Augustin Périé et pour marraine Mme Auguste Périé née Rosalie Satgé. La 3e se nomme aussi Louise et a pour parrain Louis Fontan et son épouse née Cécile Roger.

Ne pas oublier les cloches d’alentour

Si l’église St-André d’Aussillon renferme la plus ancienne cloche du pays datant de 1666 et celle de Bonnecousse les 3 plus récentes (1960), il ne faut pas oublier celles des église de la périphérie : Roquerlan, La Higue, St-Pierre des Plots et Les Lombards. « Le chant de l’airain s’adresse plus au cœur qu’à l’esprit. Il est le reflet de l’âme sonore de chaque village. La cloche chante, la cloche pleure, la cloche vit. Protégeons-la ! »

Pierre-Jean Arnaud

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