Tarn: Relancer l’emploi jeunes

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Tarn : Communauté de communes Centre : relancer l’emploi avec les CAE et les contrats d’avenir
Une initiative à saluer
Le niveau préoccupant du chômage en France et aussi dans le Tarn a incité la préfète Josiane Chevalier à tenir une réunion sur ce sujet, en ciblant particulièrement l’emploi des jeunes et en prenant exemple sur la Communauté de communes du Centre Tarn (C3T) qui a mis en œuvre la politique des contrats d’accompagnement dans l’emploi. Etaient conviés à Réalmont pour parler de cette relance de l’emploi, Dominique Maréchau, responsable Unité Territoriale de la DIRECCTE du Tarn, François Rogister, directeur de pôle emploi Albi, Jean-Luc Cantaloube, président de la Communauté de communes du centre Tarn (C3T), Muriel Molinier, directrice du centre intercommunal et du réseau des médiathèques, les élus en charge de ce dossier.
L’accueil du président Cantaloube
Récemment réélu – c’était le lundi 14 avril 2014- à la tête de Communauté de communes du centre Tarn (C3T), Jean-Luc Cantaloube remercie la représentante de l’Etat de  sa présence : « Madame la préfète, ici vous êtes un peu chez vous, car vous avez participé au financement du centre. Aussi, nous avons le plaisir de vous accueillir pour cette conférence de presse sur les contrats aidés. »
La préfète- Le CAE et l’emploi d’avenir : un dispositif bénéfique pour l’emploi en général
Josiane Chevalier retrace la finalité de cette démarche : « Merci à l’Espace Intercommunal de nous accueillir dans ses murs. Je veux féliciter la structure qui a joué le jeu pour cette communication et la mise en œuvre des contrats d’accompagnement dans l’emploi. Nous sommes ici pour parler des CAE et des contrats d’avenir. Vu le taux de chômage, nous avons une obligation morale vis-à-vis des jeunes en leur proposant un dispositif qui facilite l’insertion ou la réinsertion professionnelle, permettant l’accès à un premier emploi ».
Rappelons que le contrat aidé bénéficie d’après l’arrêté pris en application du décret du 31 octobre 2012, d’une aide particulière de l’Etat puisque « pour les emplois d’avenir conclus dans le secteur non marchand sous forme de CAE (contrat d’accompagnement dans l’emploi), l’aide de l’État est fixée à 75% du taux horaire brut du salaire minimum de croissance ».
Objectif dépassé dans le Tarn
Sur le plan national, 100 000 emplois d’avenir avaient été prévus dans la période novembre 2012 à décembre 2013. En 2013, pour le Tarn, l’objectif de 528 a été dépassé ; le chiffre est proche de 650. La préfète poursuit : « Il y a eu très peu de ruptures ; cela veut dire que les fiches de postes étaient bien établies avec l’aide de Pole emploi. Il n’y a pas d’enveloppe financière limitative. Le dispositif national est reconduit en 2014 : 50 000 dont 247 ont été conclus pour le Tarn ».
Le champ d’application des contrats
Différents postes peuvent être proposés dans le cadre des emplois d’avenir. Ainsi dans les collectivités territoriales : agent administratif, agent de gestion comptable, agent d’accueil, ATSEM, animateur ; dans les EHPAD : agent d’entretien bâtiment, ASH, agent accueil, aide de cuisine, auxiliaire de soins ; également dans les Etablissements pour handicapés. « Le CAE vise aussi le public des seniors » souligne la préfète ; l’aide de l’Etat est jusqu’à 90% ; là non plus, il n’y a pas de limite d’enveloppe financière.
En attendant le pacte de responsabilité
Pour la préfète, dans l’attente de l’application du pacte de responsabilité, la conjoncture économique sur le plan de l’emploi n’est pas si défavorable dans le Tarn : « J’ai rencontré plusieurs chefs d’entreprise qui m’ont fait part de leur désir d’embaucher ; ainsi dans le secteur industriel, cela concerne une dizaine d’emplois. De même, un déjeuner d’affaires ce jour avec des femmes chefs d’entreprise a été l’occasion d’évoquer de futures embauches, de 2 à 3 par entreprise. En ce temps de crise, cela est plutôt réconfortant. L’année 2014 démarre bien sur le plan de l’emploi. Toutes ces mesures visent à faciliter l’accompagnement des entreprises dans leur aide aux personnes les plus en difficulté ».
Dominique Maréchau, responsable Unité Territoriale de la DIRECCTE du Tarn
Dominique Maréchau rappelle les principes qui fondent la démarche des emplois d’avenir : « Ils s’adressent à des jeunes qui ont moins de 25 ans ou de moins de 30 ans s’ils sont handicapés. Ce sont des jeunes qui sont sortis de la vie scolaire avec un BEP, ou un CAP, voire avec le bac ; dans ce dernier cas, ils doivent demander une dérogation. Ils sont aidés dans leur démarche par les Missions locales de l’emploi, Cap Emploi ou Pole emploi. Ainsi, ils peuvent surmonter leurs difficultés ».
François Rogister, directeur de pôle emploi Albi
François Rogister salue les efforts d’accompagnement menés pour les contrats aidés. Ces emplois peuvent permettre de sortir de la précarité et aussi de développer ses compétences. Ces contrats à temps complet de un à trois ans peuvent déboucher sur un CDI:  « On est en zone de revitalisation rurale, où on peut déroger sur le cursus exigé. Les contrats sont accessibles aux jeunes mais aussi aux seniors. On souhaite promouvoir ces dispositifs, en donner un visage positif ».
Jean-Luc Cantaloube revient sur cette opération qu’il a contribué à développer : « On a expérimenté ce dispositif dans une partie de l’espace intercommunal; le recours à ce type de contrat nous a permis de passer à une nouvelle phase ; l’intérêt est la souplesse du dispositif qui permet de faire évoluer ; on a la volonté d’accompagner les personnels en matière de formation. L’objectif est de donner une première chance aux candidats à l’emploi. Actuellement : on a 5 CAE, 1 emploi avenir actuellement et 2 contrats d’avenir en projet. Ce sera débattu le 23 avril ».
Des agents motivés par le dispositif
4 agents ont témoigné de leur insertion professionnelle au sein de la structure. Sophie C. aborde cette expérience du monde du travail avec un a priori positif : « Embauchée à compter du 19 août 2013, c’était pour moi une bonne opportunité. J’étais en dérogation ZRR ; cela m’a permis de découvrir un autre monde. Pour ce qui est de la formation, cela donne un plus pour développer mes compétences. Au début, j’étais à l’accueil pour 80% et pour 20% à la Cyberbase. J’évolue maintenant vers l’animation et la Cyberbase, qui permet un contact avec les gens ; c’est que du bon ! ».
Sophie C. : « En CAE à compter du 1er juin 2013, j’ai pu travailler pendant 20 h hebdomadaires au début, après une période de 2 ans et demi sans emploi. Passée à plein temps en septembre, je travaille à l’accueil de l’espace intercommunal, au sein du relais de service public. »
Michel A. : « Je travaille en tant que régisseur bâtiment, en CAE de puis le 1er juin à 26h par semaine. Je suis passé à plein temps. C’est une excellente opportunité car j’étais auparavant en chômage ».
Fatiah P. : « Assistante technique, je fais office de directeur des Services techniques, m’occupant de la gestion des marchés, des subventions ; j’ai été recrutée dans l’équipe le 27 juin. Une équipe aujourd’hui dynamique et efficace. J’espère évoluer».
Muriel Molinier : « un dispositif qui aide à restaurer la confiance »
Muriel Molinier explique à son tour les leçons de cette démarche : « En tant que directrice du Pôle intercommunal, je gère un triple entité : le réseau des médiathèques, (Réalmont, Lombers, Montredon), l’Espace intercommunal du Centre Tarn et la partie administrative de la Communauté des communes. Nous avons donc une équipe complémentaire ; il s’agit de favoriser la polyvalence ; Sophie s’est par exemple orientée vers l’animation et la Cyberbase. Les contrats aidés, c’est l’histoire d’une rencontre ; des personnes qui avaient perdu confiance mais qui ont des prédispositions. Ce sont pour elles des périodes d’immersion qui favorisent l’insertion dans le monde du travail. J’ai moi-même été la première des « emplois jeunes », créés dans le Tarn en 1998. Les employés sont les meilleurs ambassadeurs de ces emplois. Il faut lutter contre les idées reçues. Ce sont des gens qui ont des compétences mais qui ont perdu le fil. »
Quels sont les emplois concernés à l’espace de Réalmont ?
Actuellement, il y a 5 emplois aidés, sur un total de 33 agents dont 30 à temps plein. 5 CAE plus un emploi d’avenir et 1 contrat d’avenir plus deux en projet.
Intervention de Jean-Luc Cantaloube
« Dans les années 1998-1999, au départ pour les besoins de la Fédération départementale des CUMA, il y avait 6 postes; 3 ont été pérennisés ; 2 personnes sont parties vers un autre horizon. C’est une chance pour diversifier les activités et augmenter les compétences. »
Y-a-t-il eu des emplois aidés créés sur le secteur marchand ?
« L’essentiel des emplois se concentre sur le secteur non marchand », ajoute Dominique Maréchau. « Cela représente un secteur non négligeable puisque cela va des collectivités locales, aux entreprises d’économie sociale et solidaire, au secteur médico-social, au monde associatif; c’est ainsi que des embauches ont été effectuées dans les services du Bon sauveur à Albi. Le secteur non marchand concerne aussi le SDIS, la SEM e-tera… cela représente 75%, contre 25 % au secteur marchand. Pour le secteur marchand proprement dit : on peut trouver des emplois boucherie, restauration, charcuterie, en grande surface dans la périphérie albigeoise ».
Dominique Maréchau : favoriser une gestion dynamique des outils
En conclusion, pour Dominique Maréchau, « avec ce dispositif, il s’agit de favoriser une gestion dynamique des outils d’embauche. Au départ, on peut recruter un temps partiel qui par la suite pourra déboucher sur un temps plein. Les règles sont à utiliser de manière à les faire correspondre aux besoins, en privilégiant une vision dynamique de la mesure. »

Pierre-Jean Arnaud-22 avril 2014

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