France: Vincent Lambert “n’est pas en fin de vie”
Communiqué source Zenit 23 juillet 2015
Alors que le corps médical de Reims doit se prononcer jeudi sur le sort du jeune pluri-handicapé Vincent Lambert, les 9 évêques français de la région Rhône-Alpes lancent un appel aux autorités politiques, juridiques et médicales: il n’est pas “en fin de vie”.
Anita Bourdin
Rome, 23 juillet 2015 (ZENIT.org)
Vincent Lambert “n’est pas en fin de vie”, et “plusieurs établissements spécialisés se sont déclarés prêts à le recevoir. Qu’est-ce qui l’empêche ?”, demandent les 9 évêques français de la région Rhône-Alpes, dont le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, Primat des Gaules.
En France, la famille de Vincent Lambert a rendez-vous, jeudi 23 juillet, au centre hospitalier de Reims, où celui-ci est hopitalisé.
Une déclaration des évêques de la région Rhône Alpes, où habitent les parents du jeune accidenté, lance un appel aux autorités: “derrière la personne de Vincent Lambert, c’est le symbole de la vie la plus fragile qui est en jeu pour l’avenir de notre société”.
Sept ans après l’accident de moto qui a provoqué des lésions cérébrales, ses parents, favorables à son maintien en vie , et son épouse qui y est défavorable, seront informés, lors de cette deuxième réunion, de la décision finale de la chef du service où il est hospitalisé.
La Cour européenne des droits de l’Homme a confirmé, le 5 juin dernier, l’avis du Conseil d’État français, estimant que la continuation des soins du patient constituait une “obstination déraisonnable” et elle validait la décision médicale de “suspendre son alimentation et son hydratation artificielles” en l’accompagnant jusqu’à sa mort par des soins palliatifs, rappelle pour sa part Radio Vatican qui publie la déclaration des évêques.
Ses parents contestent eux ausis que Vincent Lambert soit en fin de vie et sous alimentation articicielle puis qu’il a récupéré la faculté de déglutir et il est alimenté à la petite cuiller.
Déclaration des évêques
A l’avant-veille de la décision du Dr Simon qui pourrait annoncer « l’arrêt des traitements », voici la déclaration des évêques de Rhône-Alpes, en date du 21 juillet, au sujet de Vincent Lambert, dont les parents vivent dans la Drôme.
Dans quelques jours, une décision médicale risque de provoquer délibérément la mort de Vincent Lambert. Il n’est pourtant pas en fin de vie et il ne fait l’objet d’aucun soin disproportionné. En lui donnant la nourriture et l’hydratation nécessaires, ceux qui prennent soin de lui respectent simplement le cours de cette vie dont le mystère nous échappe et dont le terme n’appartient à personne.
Les débats auxquels nous assistons prouvent que notre société hésite sur des principes majeurs, comme « Tu ne tueras pas » ou « Nul ne peut décider de mettre fin à la vie d’autrui ». Ils étaient considérés jusqu’à présent comme des valeurs fondamentales, comme le socle de notre vivre ensemble [1]. Et si l’on venait à y renoncer, on voit mal comment le corps médical pourrait continuer à prononcer le serment d’Hippocrate [2].
C’est le renoncement à ces principes qui fait peser sur la famille un poids insupportable. Nous voudrions exprimer à tous ses membres notre compassion, en respectant leur souffrance.
A l’issue des travaux menés sur la situation de Vincent Lambert par la Cour Européenne des Droits de l’Homme, les cinq membres qui se sont opposés de toute leur force à la décision votée par les sept autres ont crié leur révolte. Ils ont déclaré que la Cour ne méritait plus de porter le titre de « conscience de l’Europe » qu’elle s’était donné en 2010 [3].
En union avec beaucoup d’autres, croyants ou non, nous lançons un appel aux autorités politiques, juridiques et médicales. Que ceux qui ont à en juger sachent que derrière la personne de Vincent Lambert, c’est le symbole de la vie la plus fragile qui est en jeu pour l’avenir de notre société.
Si sa mort doit survenir, nous prierons pour que tous puissent accueillir cet événement dans l’espérance. Mais aujourd’hui, notre frère Vincent n’est pas en fin de vie, et plusieurs établissements spécialisés se sont déclarés prêts à le recevoir. Qu’est-ce qui l’empêche ?
Mgr Philippe Ballot, archevêque de Chambéry, Maurienne et Tarentaise
Mgr Jean-Louis Balsa, évêque nommé de Viviers
Cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon
Mgr Yves Boivineau, évêque d’Annecy
Mgr Guy de Kerimel, évêque de Grenoble-Vienne
Mgr Dominique Lebrun, évêque de Saint-Étienne
Mgr Patrick Le Gal, évêque auxiliaire de Lyon
Mgr Pierre-Yves Michel, évêque de Valence
Mgr Pascal Roland, évêque de Belley-Ars
France: Vincent Lambert doit faire l’objet d’une « protection globale »
Réaction du président de la Fondation Lejeune, Jean-Marie Le Méné, à la décision de l’hôpital de Reims : Vincent Lambet doit bénéficier d’une « protection globale et renforcée ».
Rédaction
Rome, 23 juillet 2015 (ZENIT.org)
Jean-Marie Le Méné, présent à Reims ce jeudi 23 jauillet, dans l’après-midi pour soutenir les parents de Vincent Lambert, réagit à l’annonce du Dr Daniela Simon de l’Hôpital universitaire de Reims où il est hospitalisé:
« Nous sommes heureux de la décision du Dr Simon de ne pas arrêter l’alimentation et l’hydratation de Vincent aujourd’hui. Ce retournement est d’abord un véritable soulagement : Vincent ne sera pas mis à mort dans les jours à venir.
Le Dr Simon a également marqué une préoccupation nouvelle et spéciale pour défendre la vie de Vincent. Elle formule au Procureur de la République une demande de protection globale et renforcée pour Vincent, qui est une reconnaissance que Vincent est bien vivant.
Nous restons mobilisés dans les semaines à venir : le débat est déplacé.
Nous espérons que la décision de ce 23 juillet marque l’amorce d’une évolution sage, pour le bien de Vincent : son transfert dans un autre établissement, loin des violences et des menaces. »
Décision Vincent Lambert : les évêques de France invitent à prier
Déclaration du porte-parole des évêques de France après la décision de ne pas suspendre l’alimentation et l’hydratation de Vincent Lambert. Ils appellent « à la pudeur, à la modération et à la discrétion ».
Rédaction
Paris, 23 juillet 2015 (ZENIT.org)
La Conférence des évêques de France a pris connaissance de la décision du Docteur Daniela Simon, responsable de la procédure collégiale concernant M. Vincent Lambert, et en prend acte.
Cette décision manifeste l’extrême complexité de la situation et son caractère infiniment douloureux.
La Conférence des évêques de France invite à la pudeur, à la modération et à la discrétion.
Les évêques encouragent les chrétiens à faire monter vers Dieu leur prière pour M. Vincent Lambert, sa famille, ainsi que pour ceux à qui il appartiendra de prendre des décisions.
Mgr Olivier Ribadeau Dumas
Secrétaire Général et Porte-parole de la Conférence des évêques de France