Albi : la fonderie Gillet devient SCOP
Un outil industriel préservé dans le contexte lancinant des défaillances
C’est à l’occasion de sa visite sur Albi ce mercredi 29 avril que Martin Malvy a visité les ateliers de l’entreprise Gillet, une fonderie plusieurs fois centenaire (depuis 1687) et qui reprend vie sous la forme d’une SCOP, dans ses bâtiments situés rue des Gardes dans le quartier du Castelvielh. Cela n’est pas si fréquent et ce fait mérite d’être signalé, dans un contexte actuel où l’on annonce à l’envi les cessations d’entreprises surtout dans le milieu de l’industrie et où notre appareil de production est consumé par un stress permanent. L’entreprise, rachetée à la famille Gillet en 2008 avait été déclarée en règlement judiciaire par le tribunal de commerce d’Albi en 2012, sa liquidation judiciaire étant prononcée le 22 juillet 2014 avec maintien provisoire de l’activité pendant 3 mois.
Une volonté entrepreneuriale de la part des salariés répondant à une stratégie de niche
Profitant de ce laps de temps, 26 des 41 salariés de Gillet industrie ont opté pour la création d’une SCOP avec l’appui de l’URSCOP et de la Région, comme soutien à l’économie sociale et solidaire. Tout l’ancien encadrement est parti, remplacé par Jacques Bernardi, PDG de la SCOP et Boris Boissière, directeur technique. Ce dernier explique : « Notre effectif est de 24 salariés et 4 emplois en CDD. Nous avons concrétisé le projet de reprise avec Cyril Rocher, directeur de l’URSCOP. Nous fabriquons dans la fonderie nos produits à partir des métaux et alliages suivants : bronze, alu, cupro-alu appelé aussi bronzalu. Notre créneau est la pièce de rechange que nous produisons à petite à moyenne série ( de 1 à 2000 exemplaires), par exemple connecteurs haute et basse tension, pour tous les secteurs industriels comme le ferroviaire, médical, le pétrolier, le militaire. Notre base représente plusieurs centaines de clients, comme SNCF, Alstom, etc. C’est un véritable savoir-faire qu’il faut préserver. Nous étudions les demandes de prix des entreprises et leur servons de bureau d’étude pour les plus petites. Toutes les entreprises qui progressent sont celles qui font de la R et D, recherche et développement ».
Un soutien financier à hauteur de 500 000 €
Le montant global du besoin ressort à 500 000 €. Les apports personnels des salariés représentent 350 000 euros ; ceux-ci ont reçu des prêts d’honneur à hauteur de 125 000 € à raison de 5000 € par personne de la part de la Plateforme initiative Tarn, abondés par un apport régional de 95 800 €. Des prêts SOCODEN ( outil de développement coopératif) ont été accordés pour 60 000 €, ainsi qu’un prêt Midi-Pyrénées Active de 60 000 € et enfin une dotation du Fonds régional BPifrance/région pour 93700 €.
Pierre-Jean Arnaud – 6 mai 2015