Cintegabelle: Dialogue mystique entre voix et orgue
Ce dimanche 3 novembre, un concert de musique sacrée était offert à tous les amateurs de chant médiéval en l’église de la Nativité de Marie de Cintegabelle dans le cadre des Heures musicales à l’orgue historique. Après Henry Purcell, le 1er septembre, les splendeurs de l’orgue classique français pour le 15 septembre journées du Patrimoine, Le Luisenstädter Vokalensemble et le Friedeman Bach orchester de Berlin dans la Messe en sol majeur de Schubert et cantate 117 de JS Bach le 29 septembre, c’était un concert sur les chants sacrés de Ste Hildegarde de Bingen, avec la soliste Muriel Batbie-Castell, et l’organiste, Emmanuel Schublin, titulaire de Cintegabelle et organisateur de ces Heures musicales.
Hildegarde de Bingen: entre médecine et musique, une sainte redécouverte
Hildegarde de Bingen est née le 16 septembre 1098 et morte le 17 septembre 1179 près de Bingen; elle était religieuse bénédictine. Sa renommée au Moyen-âge était considérable; ses traités de médecine douce font encore autorité de nos jours. Elle a été déclarée en 2012 par Benoît XVI, 4ème femme docteur de l’Eglise après Catherine de Sienne, Thérèse de Lisieux et Thérèse d’Avila.
Une palette sonore très riche
Pour Muriel Batbie-Castell, « l’influence du grégorien est bien présente dans la musique d’Hildegarde de Bingen mais d’autres apports s’y font sentir; sa musique est aussi le fruit de ses visions à la fois sonores et imagées. L’ambitus de ces mélodies est très large passant des notes les plus graves aux plus aigues », ce qui rend l’exercice vocal redoutable. C’est une musique qui veut aussi bien capter les vibrations présentes sur le sol terrestre que pouvoir aussi approcher les échos des chœurs angéliques.
Dans le concert, Muriel Batbie-Castell a initialisé l’heure musicale par « O ignee Spiritus, O esprit de feu », invoquant l’Esprit Saint, thème repris dans Antiphonae de Spiritu Sancto. La Vierge Marie était aussi célébrée dans un poème: « Car en toi a fleuri la belle fleur qui a donné une odeur à tous les aromates qui étaient arides. Et ils sont apparus dans la plénitude de leur verdeur. » Un dialogue s’instaurait entre l’orgue de la tribune et la chanteuse itinérante dont les volutes vocales se déployaient sous les voûtes de la superbe église de Cintegabelle comme un parfum céleste et apaisant.
Les trois instruments préférés de sainte Hildegarde
Hildegarde de Bingen avait trois instruments de prédilection auxquels elle associait trois vertus: la flûte avec la sainteté, la cithare avec la louange, l’orgue enfin avec l’humilité qui était la reine des vertus. Au Moyen-âge, l’orgue était alors un instrument de dimensions beaucoup plus modestes que ceux qui ont été construits par la suite.