Gaillac : vernissage de l’exposition « Dessins silencieux » de Will de Bie au musée de l’abbaye
C’est à un voyage illustré dans les coteaux et hameaux du Tarn auquel nous a entraînés, ce vendredi 11 mars en fin de journée, le vernissage de l’exposition « Les dessins silencieux » de Will de Bie, artiste néerlandais. Ce dessinateur, familier des cimaises de Gaillac – il a déjà exposé en 2014 au Musée des Beaux-Arts -, s’est installé dans le Tarn, il y a quelques années, partageant son temps entre dunes des Pays-Bas, plateau cordais et vignobles gaillacois.
Will de Bie : l’héliotropisme créateur ou la migration aimante vers la France et le Tarn
Will de Bie, ainsi que le souligne le très original catalogue sous forme de fiches cartonnées 10,5×15 cm, « a succombé à l’héliotropisme » comme ces oiseaux migrateurs qui vont chercher lumière, chaleur et soleil dans le sud. Mais c’est un héliotropisme créateur. Après la Charente-Maritime, la Dordogne et le Var, c’est le Tarn qui est devenu la terre d’élection de Will de Bie. A l’invitation d’amis cordais, il s’est pris avec sa femme Hanneke et ses enfants, de passion pour ces paysages et villages tarnais qu’il a ainsi couchés sur le papier. Durant le vernissage, Bertrand de Viviès remarquait que « ces dessins portent mémoire d’un paysage qui a parfois changé depuis » et leur valeur historique ajoute à leur caractère artistique. Généreux bienfaiteur, Will de Bie a fait don de 73 de ses dessins en juin 2014 au musée des Beaux-Arts de la ville de Gaillac.
Un voyage par la plume dans les coins familiers ou méconnus du département
Dans son périple, Will de Bie nous entraîne dans des lieux familiers ou méconnus, dépourvus de présence humaine « comme si l’intemporalité était de mise pour affronter l’éternité » ainsi que l’écrit Alain Soriano dans sa préface du catalogue. En parcourant l’exposition, vous retrouverez avec bonheur la rue de la Portanelle à Gaillac, Cahuzac-sur-Vère, Le Verdier, le château de Mayragues, Cordes et ses maisons accrochées au ciel, Les Cabannes, Castelnau de Montmiral, Saint-Antonin-Noble-Val et bien d’autres lieux encore comme ce château de Rhodes à Boissel ; ce dernier dessin est particulièrement réussi : un très bon rendu du bâtiment principal avec en fond le large horizon de la campagne et un premier plan où prennent naissance les lignes obliques des rangées de vignes.
Alain Soriano : un hommage poétique
Alain Soriano, un des auteurs de la préface du catalogue et en charge de la culture à Gaillac, avait tenu à célébrer de façon originale cet évènement en déclinant sous forme poétique l’hommage rendu à ce cher Will de Bie, qui « a quitté son plat pays, ses brumes et ses canaux, ses clairs obscurs mélancoliques, pour les vallons ensoleillés des terres occitanes où la lumière flirte avec les lignes, caresse les couleurs, où papillons et cigales s’accordent pour danser ». Alors, allez à l’abbaye et dégustez avec une saveur particulière ces petits bouts d’espaces fixés sur le papier à l’encre de Chine. Vous ne le regretterez pas !
Exposition visible au musée de l’abbaye à Gaillac : du 27 février au 22 mai 2016
Pour en savoir plus : http://www.ville-gaillac.fr/sorties-loisirs-en-page-daccueil/1/03/14/09/14-expo-le-gaillac-vin-des-villes-vin-des-champs
Pierre-Jean Arnaud-14 mars 2016