Graulhet: Bâti ancien et Mains de maîtres

Graulhet : Mains de maîtres au lycée Clément de Pémille

Les Journées européennes des métiers d’art ont été l’occasion de présenter au sein du lycée Clément de Pémille les techniques du bâti ancien. La soirée du vendredi était réservée aux scolaires : environ 300 élèves de Saint-Sulpice et de Graulhet venant de 6 écoles différentes ont visité les stands et questionné les exposants. Tandis que le samedi, le lycée ouvrait ses portes au grand public, la soirée du vendredi a donné lieu à un riche partage d’informations et permis la rencontre entre professionnels et intervenants du secteur :  Areso, Envirobat Occitanie, Fondation du Patrimoine, Ecole des Arts et de la Matière d’Albi, Chambre des Métiers. Pour la Fondation du Patrimoine Gérard Guyader et Olivier Cèbe ont présenté les impacts économique et socio-culturel des projets financés : « 1,5 m€ investis dans le patrimoine représentent 45 emplois créés ou maintenus. Depuis 2000, ce sont 200 emplois qui ont ainsi été générés dans le Tarn. Au-delà de la seule façade vue depuis la voie publique, le patrimoine englobe la vie de tout un quartier, comme au 3 rue Panessac à Graulhet. Le patrimoine est une vie, une circulation des hommes qui unit l’histoire et la géographie  comme dans cette place du Jourdain, marécage fondateur où grouillent les grenouilles (d’où Graulhet tire son nom, NDLR). Le patrimoine reprend tous les atouts d’une ville et contribue à asseoir son image de marque dans la durée ».

Techniques et normes au service du patrimoine

Pauline Lefort au nom d’Envirobat Occitanie, a dressé un inventaire des règles environnementales qui président à la construction des bâtiments neufs, dans le cadre draconien du ZAN, zéro artificialisation nette, et règlementent le réemploi; ces normes qui renforcent confort et sécurité doivent dialoguer avec les pratiques anciennes séculaires laissant libre cours à la circulation de l’air. Alain Marcom d’Areso, a présenté le recueil des bonnes pratiques des construction en terre crue qui se décline en adobe, bauge, pisé, torchis…6 associations régionales sont chargées d’élaborer des textes sur chacun des domaines de la terre crue. Roland Breffel, charpentier, a évoqué l’irruption des machines à commande numérique qui donne des bois équarris, non courbes et préconisé une approche au plus près des besoins du client pour concevoir la charpente et la poser sur site. Patrick Bélurié, directeur de l’Ecole des Arts et de la Matière d’Albi, a narré ses 20 ans de passé africain ; il a posé sa première brique  de terre crue en Mauritanie en mai 1981. Jean-Michel Camps, maçon et président de la Chambre des métiers, a insisté sur la transmission des savoir-faire traditionnels et la revalorisation du travail manuel: « 50 % des apprentis créent leur entreprise et leur attractivité financière doit être soulignée ». Jean-Marie Grau et Blaise Aznar ont au nom de la municipalité, remercié Isabelle Moulis pour cette initiative de l’association ARESO et le lycée Clément de Pémille d’avoir accueilli les exposants de ces journées européennes ; la création d’un SPR, site patrimonial remarquable va donner une impulsion à la transformation du quartier Panessac. Une mission Patrimoine a été créée pour travailler à la rénovation de l’habitat, contribuant ainsi à redorer petit à petit le blason de la cité du cuir.

Pierre-Jean Arnaud

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