Graulhet : Biocybèle s’installe et fait la belle
Une notoriété croissante
Pour sa 2ème édition, après la pluie de 2013, Biocybèle a attiré un public nombreux et conquis, sous un soleil ardent, ce dimanche 8 juin. Le transfert de Gaillac parc Foucaud au site de la Bousquetarié de Graulhet a permis une éclosion plus grande de cette foire bio dont la notoriété s’amplifie d’année en année. Plusieurs atouts sont offerts par la cité mégissière ; en premier lieu l’augmentation sensible des surfaces pour accueillir les exposants et en deuxième lieu, les facilités de stationnement que permettait moins la ville gaillacoise.
Sous l’égide de Nature et Progrès
Biocybèle est une manifestation étroitement liée à l’association Nature et Progrès qui en favorise la promotion. Nature et Progrès, créée en 1964, « regroupe 140 adhérents dont 50 producteurs et transformateurs titulaires de la mention N&P, qui mènent ensemble des actions valorisant les pratiques agricoles écologiques et solidaires, privilégiant les circuits courts. » La mention N&P est attribuée si les clauses du cahier des charges sont respectées ; au-delà des simples normes techniques AB européennes codifiées en 1991, le Système de Participation Garanti (SPG) propre à l’association, inclut des contraintes environnementales, économiques et sociales qui lui sont propres ; mises à jour régulièrement, elles sont élaborées conjointement par les producteurs et les consommateurs. Ces clauses s’inscrivent dans un contexte global de respect de la nature et de proximité, n’hésitant pas à marquer ses distances avec l’économie de marché.
Un retour aux circuits courts et à la production artisanale
Venus de tout Midi-Pyrénées et même au-delà, les visiteurs de ce week-end de la Pentecôte se laissent séduire par ces lieux marchands et associatifs où l’on respire un air de convivialité. On dirait une sorte de grand village bio et gourmand où aiment à se retrouver les familles ; l’ambiance y est détendue et bon enfant. Des animations sont proposées : avec des conférences sur l’agro-écologie, l’agroforesterie, l’autosuffisance alimentaire ou les techniques de construction. Succès pour d’autres animations comme les ateliers de découpe de bois, de fabrication de brique en terre crue. Les plus anciens redécouvrent les objets faits maison, dans le sillage d’une tradition ancestrale qui privilégie les produits locaux et la fabrication artisanale.
Un savoir-faire qui se paie
On est plutôt loin d’une production industrielle avec ses séries anonymes et uniformes, made in China, Taïwan ou India. Ici, chaque objet reçoit une empreinte personnelle différente de celle laissée sur l’objet précédent. La notion d’objet unique, voisin de l’œuvre d’art, revient dans le paysage contemporain. Le productivisme est exclu ; le temps n’a plus la même durée. Tout cela joint à un effet de mode certain entraîne un surcoût que le consommateur devra payer…
Pierre-Jean Arnaud- 9 juin 2014.