Graulhet : « Pré de Millet- Nous ne voulons pas mourir »
« Nous ne voulons pas mourir, nous ne voulons pas subir le choc de la cognée », murmurent ensemble les platanes pluri-centenaires, menacés par le projet de transfert de l’EHPAD St François au pré de Millet. Plus d’une centaine de personnes avaient fait le déplacement sous les espaces encore ombragés par ces arbres remarquables du pré de Millet : anciens et néo-Graulhétois avaient planté leurs sièges et leurs tables pour ce pique-nique revendicatif, organisé par un collectif composé notamment de Richard Galinier, Robert Py, Gabriel Lemaire-Sicre.
Dans le collimateur des opposants au projet, une absence de concertation et de communication
Gilles Gosselet, une des chevilles ouvrières du maintien en l’état de cet espace vert au centre de Graulhet, fait vivre sur le site internet mesopinions.com, une pétition qui a déjà recueilli plus de 26 000 signatures ; elle est actualisée et enrichie au fur et à mesure des différentes démarches entreprises auprès des élus et différents responsables par lui interpellés. Il précise qu’il n’a pas obtenu de réponse favorable à ses demandes de documents sur le projet si ce n’est un plan cadastral et une photo du futur projet. Il envisage de saisir la CADA, la Commission d’accès aux documents administratifs pour avoir connaissance des pièces du dossier, que la municipalité semble vouloir lui cacher, cette dernière l’invitant à s’adresser directement aux décideurs de l’hôpital public.
La cession d’une parcelle à l’euro symbolique : rationalité économique et attractivité médicale contre défiguration de l’environnement
L’étrange tractation conclue entre la municipalité et l’hôpital public est la suivante : la municipalité cède à l’euro symbolique une parcelle de 3680 m2, estimée par les domaines à 44160 €, au 8 rue de la Mégisserie ; l’hôpital public se fait fort de procéder à la construction d’un nouvel EHPAD remplaçant celui de St-François et de procéder au recrutement de médecins généralistes mis partiellement à la disposition de la ville sur le site de l’ancien hôpital réhabilité et équipé d’un plateau technique plus performant (échographie). Ce projet emporterait la destruction d’une série de platanes plus que centenaires, alors que Graulhet ne manque pas de sites permettant la belle reconversion du patrimoine industriel comme le montre l’exemple voisin de la médiathèque Marguerite Yourcenar.
Un chant de détresse contre un projet de bétonnage du quartier
Un chant de détresse par rapport à la décision avalisée lors de la séance du Conseil municipal du 11 mars dernier, limitant l’accès public pour cause de Covid, est monté du cœur des riverains présents lors de ce pique-nique : « Pourquoi choisir de défigurer le pré de Millet, alors qu’il existe nombre d’emplacements pour un tel projet ? » ; « Vous voulez priver les résidents actuels de l’EHPAD de la vue sur un espace vert qui sera remplacé par un espace bétonné, générateur d’un préjudice esthétique irréparable. » ; « Souvenez-vous aussi que cet espace a accueilli la Fête du cheval, des vide-greniers, le feu de la Saint-Jean. » ; « Savez-vous la force d’un arbre vert, d’un feuillu de cette taille contre le réchauffement, sa capacité à redonner de l’humidité ? » ; « Vous privez les Graulhétois d’un des rares parcs de verdure avec des arbres magnifiques situés tout près du centre-ville ? ».
Julien Bacou : un référé a été déposé
Excepté un ancien élu, Julien Bacou était un des rares conseillers municipaux en exercice à prendre part à ce pique-nique; il s’explique : « Nous avons saisi en référé le Tribunal administratif pour contrer ce projet ; exerçant notre droit au repentir, nous sommes revenus sur notre vote initial délivré alors que nous n’avions pas la connaissance entière du dossier et nous suivons l’affaire. ».
Un pique-nique sous surveillance
Pendant presque toute la durée de ce pique-nique, une patrouille de la gendarmerie venue sur les lieux, n’a pas dissuadé les participants d’interrompre leur rassemblement ; un de leur représentants a déclaré : « Nous intervenons sur toute manifestation comme hier à Intersport, afin de parer à tout trouble à l’ordre public. » Cet évènement pacifique s’est déroulé dans une très bonne ambiance, sans débordements d’aucune sorte et dans le respect de ce magnifique écrin de verdure.
Aller vers un urbanisme écologique
En guise de conclusion et pour raison garder en matière de futur de la planète, il nous a paru intéressant de citer un élu attaché à l’intégration de l’arbre ancien dans le paysage urbain : « Penser l’urbanisme en y intégrant l’impératif de conserver les arbres les plus remarquables et classés comme tels, doit devenir la règle. Car replanter des jeunes arbres ne permet jamais de compenser la valeur historique ou esthétique qui disparaît. Malgré l’évidence, il faut souvent le rappeler : un arbre centenaire, c’est au moins 100 ans de travail ! Sans parler des bénéfices de rafraichissement de l’air qu’offre une grande ramure de feuillages en comparaison d’un arbre de petite ou moyenne taille : dans les années futures de réchauffement climatique et de canicule dans les grandes villes, la destruction des grands arbres s’avèrera une lourde erreur urbanistique ».
Pierre-Jean Arnaud
Enfin je vois que sa a l’air d’évoluer .
C’est un bel article qui va dans mon Sens et c’est bien vrai qu’il y a de la place a Graulhet pour le faire ailleurs .
Quand on voit a Toulouse , Colomiers il reste rien pour construire il s de font sur le peu de terrains qu’il y a serré et du cis a vis , alors pour Graulhet il faudrait bien réfléchir avant d’en arrivé à ces villes comme a d’autres .
Colomiers est une ville béton , alors laissons a Graulhet la verdure en ville et voir ou construction autour de Graulhet avec tout les espaces vert .