Graulhet : J.B. Loiselet dévoile son Sol.Ex, planeur solaire autonome
Par une belle après-midi estivale, Jean-Baptiste Loiselet, parti de Chalais, en Charente a posé son Sol.Ex planeur solaire expérimental sur l’aérodrome de Graulhet avec Scopi, mascotte du musée Aeroscopia qui l’accompagne dans son périple. Accueilli par Patrice Corbillé, président du club de Planeurs de Graulhet, le pilote achève ainsi son Tour de France après de nombreuses escales dont celle d’Issoire et les 100 ans du vol en planeur. Ce lundi matin 22 août, J.B. Loiselet a présenté son projet « Des ailes pour la planète », https://www.desailespourlaplanete.fr/, devant le maire de Graulhet, Blaise Aznar, Florence Belou, conseillère départementale et les jeunes stagiaires vélivoles du club de Planeurs.
Combiner vent et soleil pour voyager en autonomie
« Dès mon plus jeune âge, j’ai toujours nourri le rêve de voyager librement, de m’arrêter partout où je le souhaitais, d’échanger avec des gens, de découvrir des paysages, tout en respectant la nature et son environnement. Professionnellement, j’ai travaillé en mer sur des plateformes pétrolières, sur des robots, sur des éoliennes en mer; je suis allé en Antarctique. J’ai souhaité pouvoir utiliser les énergies naturelles que sont le vent et le soleil. Voler était un rêve. Pour moi le planeur, cela a débuté il y a 7 ou 8 ans. Avec un planeur, on peut parcourir plusieurs centaines de kms sur une journée. Alors que faire 100 km en vélo est plus difficile. J’utilise un planeur standard modifié ; mon motoplaneur nécessite un plein de soleil, un plein de batterie qui permet le décollage. A la différence de la 20aine d’avions solaires dont Solar Impulse conçus à partir des années 70, très légers mais fragiles, j’ai parié sur la robustesse d’un planeur standard et utilisé à fond ses ressources aérologiques en les combinant avec un moteur électrique à base d’énergie solaire, utilisé notamment pour le décollage ».
Un planeur standard transformé en avion solaire
« Techniquement, j’utilise un planeur existant, le Silent, fabriqué en Italie ; c’est un modèle modifié pour y introduire une motorisation électrique avec une hélice. Le fuselage est standard mais les ailes ont été fabriquées en lien avec le constructeur car il y a un décroché pour insérer les panneaux photovoltaïques et il s’agit de récupérer le profil aéro d’origine ; ce sont des ailes avec une courbure complexe, une double courbure ».
Un projet à partager avec 2 ou 3 modèles biplaces
« Ce projet sur la mobilité autonome entre en résonance avec d’autres préoccupations : modes de vie, énergies renouvelables, place de l’homme dans la nature, dans le contexte environnemental, problématique du durable, de la résilience des objets. Il s’agissait pour moi en tant qu’ingénieur avec la réponse du vent et du soleil d’apporter des réponses concrètes au problème des énergies renouvelables. Demain, ce seront des milliers de petites solutions que chacun pourra apporter en réponse aux défis de notre temps dans un monde où tout est standardisé avec des objets produits sur le mode industriel et qui manquent de résilience. Je veux m’inscrire dans le durable ; le vent et l’énergie solaire, je veux partager cette aventure, en construisant des machines biplaces non sur le modèle industriel, mais en proposant un aéroclub associatif itinérant avec 2 ou 3 exemplaires de ce planeur. Dans ce but, je souhaite décupler le panel des possibilités en faisant des interventions dans les écoles, en formant des jeunes, en créant également une plateforme scientifique, en sensibilisant l’opinion autour de l‘environnement ».
Pierre-Jean Arnaud