Graulhet :Chanson plus bifluorée transporte le forum
De vrais artistes de music-hall
Sylvain Richardot pianiste landais, Xavier Cherrier baryton breton et Michel Puyau ténor, guitariste basque ont enflammé le Forum ce vendredi 22 janvier, pour un concert spécial fêtant leurs « 25 ans et des brouettes » de chansons. Jouant de leurs talents qui sont nombreux, ils ont entraîné le public dans un spectacle musical tourbillonnant d’humour et agrémenté de pirouettes vocales. Tour à tour, chanteurs, musiciens, comédiens, danseurs, ces artistes ont enchanté les spectateurs par la diversité de leurs compositions scéniques.
Dans la suite des frères Jacques et des Quatre barbus
Car s’ils sont avant tout chanteurs, ils ont introduit une geste spectaculaire originale. Pour les anciens qui ont connu les frères Jacques ou même les Quatre Barbus, la référence est toute trouvée. Cependant, ils rajoutent une composante humoristique supplémentaire, une pincée d’humour qui dessine leur ADN propre. Chanson plus bifluorée ne se raconte pas, cet ensemble vocal se vit au fil des chansons qui déroulent un spectacle parfaitement rôdé.
Un spectacle bien rôdé
L’introduction sur la Marche turque de Mozart place déjà la barre très haut. Le texte très travaillé nous entraîne sur le terrain de comique de situation avec des dialogues et des réparties qui maintiennent sous tension les auditeurs. Le shaker à chansons leur permet de mixer textes et mélodies de chansons à succès ; ainsi le « Petit pont de bois » d’Yves Duteil passe à la moulinette musicale de « Dis quand reviendras-tu » de Barbara, pour un effet comique garanti. Le groupe sait aussi détourner les messages publicitaires d’un produit ménager pour un amusement vocal et musical des plus entraînants et des plus réussis.
Le Label bio pour les poulets de plein air et le moteur qui ne cale pas
Une note d’excellence est atteinte avec leur tube « Le moteur à explosion » qui permet de découper la chanson en syllabes recollées au fur et à mesure par les trois choristes-le moteur n’a pas calé ; cet épisode de prouesse vocale leur permet d’évoquer la figure de leur camarade Robert Fourcade avec sa belle voix de basse, dont la disparition prématurée a transformé le quatuor en trio. Revoir les paroles de l’hymne national sans verser dans le mélo pacifiste est aussi à mettre à leur actif. En plus du Tango corse qui met en relief la typicité de l’accent insulaire, la chanson de Sacha Distel « ô La belle vie » reconvertie en « ô Label bio ! » permet de « kiffer l’œuf à la coque » de la poule, « du poulet certifié sans problème ». Grâce à l’engouement du public qui ne s’y trompe pas, ces trois comico-lyriques en pleine forme physique, instrumentale et vocale peuvent envisager encore quelques tours de piste supplémentaires.
Pierre-Jean Arnaud- 25 janvier 2016