Mauriac: l’empreinte des Bistes

Mauriac :  un château tarnais  porté par la famille Bistes

Lieu de visite incontournable du Tarn, notamment après cette incursion en juin des Bugattistes,  le château de Mauriac doit sa réputation aussi à la ténacité d’une famille qui a consacré 60 ans de son énergie et de sa créativité à la restauration de ce monument classé Monument Historique : la famille Bistes.  Planté en plein cœur du vignoble gaillacois, le château  fut fondé par un Templier, Guiraudus de Mauriaco. Sa richesse est issue de la culture du pastel ; celui-ci récolté et assemblé en boules appelées coques,  a donné son nom  au pays de Cocagne.  Référencé sur les sites d’hébergement et de voyage, il est devenu un lieu d’accueil pour toutes sortes d’événements : mariages, séminaires… « Transformé en havre de paix et de poésie silencieuse dans le plus grand respect de la reconstitution historique », ce château offre la possibilité rare « de dormir dans des lits à baldaquins chargés d’ histoire ».

Emmanuel Bistes : 60 ans de rénovation pour cet endroit de poésie, d’art et d’histoire

« Dès qu’un niveau international est abordé, le château de Mauriac est choisi,  confie Emmanuel Bistes, fils de Marylène et  de Bernard Bistes disparu en 2020.  Il fait partie de ces endroits d’art, d’histoire et de poésie, qui sont devenus aujourd’hui assez rares. On vient ici pour faire un break, trouver un lieu de retrait, propice à la paix, à la qualité de vie à la française. Mauriac a été classé récemment dans les 50 plus belles demeures de France ; il a une étoile au guide vert Michelin  ». Emmanuel Bistes souhaite que le lieu chargé d’histoire et qui a fait l’objet d’une longue restauration (60 ans) continue aussi d’accueillir des jeunes troupes de théaâtre, en cette année Molière. « Dans ce monde de brutes, un peu d’art et de culture font du bien. »

Hommage à Bernard Bistes, peintre et artisan de la restauration du château

 Il ne saurait être question de passer sous silence l’influence de son restaurateur Bernard Bistes,  qui a marqué de son empreinte matérielle, spirituelle et humaine , ce lieu chargé de beauté et arraché aux injures du temps. Relisons les hommages sur le livre d’or qui lui a été dédié : « A force de courage et de persévérance il a disputé au temps le rôle funeste d’effaceur de mémoire pour ne garder que l’élégance d’un édifice restauré. ». « Il m’a dit « Regarde ! J’ai fini ! » Et là, au-dessus du pont levis, au-dessus du chemin de ronde où il a peint les sublimes portraits de tous les personnages de son monde, il m’a montré le dernier édicule, forte et fragile suspension ouverte vers le paysage de ce Tarn qu’il adore. Au milieu, sous le dernier clocheton, dans une belle arche, le buste de Marylène, comme une proue de navire qui regarde vers l’infini. »

Pierre-Jean Arnaud

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