P.Calvignac: pâtre, plâtrier, poète

 Graulhet : Paul Calvignac, pâtre, plâtrier, poète et félibre

Figure bien connue des Graulhétois, Paul Calvignac a été de son vivant couronné de gloire littéraire. Plusieurs fois primé par l’Académie des Jeux Floraux, il a rejoint le panthéon des poètes locaux aux côtés des Achille et Léon Manavit, Philémon Andrieu, Laurent Escribe, Georges Spénale, Georges Vergnes, Hervé Quinté, Louisa Paulin, Jeanne Calvel-Galinier, Marguerite Palus, Léon et Gabriel Rouyre, pour ne citer que les plus anciens.

Un parcours atypique

Son parcours est atypique ; il naît rue Saint-Projet, devenue avenue de la Résistance, le 28 décembre 1885, d’un père ouvrier mégissier et d’une mère couturière à domicile. Placé très jeune comme valet de ferme du côté de Cabanès, il est repéré par Joseph Barthès, artisan plâtrier qui le forme, si bien qu’il gravit lui-même les échelons du métier et devient chef d’équipe. Il s’installe en 1912 d’abord rue Saint Projet. La guerre de 1914 le mobilise à 28 ans alors qu’il est déjà marié depuis 1910 avec Jeanne-Marie Alquier et a déjà un fils, Charles né en 1911. Il combat à Verdun, dans la fameuse tranchée des baïonnettes ; il en sortira blessé à la main et médaillé. Elu conseiller municipal, il s’installe en 1925 dans ce qui sera sa maison familiale au 17 rue Matteoti et qu’il restaure entièrement, si ce n’est la charpente. 

Une vie de travail embellie par la poésie

Commence alors pour lui une double vie : vie professionnelle et vie littéraire. Sa vie d’artisan le conduit à réaliser avec précision du travail à façon comme ces élégantes moulures que l’on peut voir dans les maisons bourgeoises. Autodidacte, il se passionne pour la mythologie, l’histoire ancienne et aussi la langue occitane. Il fréquente ainsi le chanoine Salvat, Félibre majoral, cofondateur avec Prosper Estieu du Collège d’Occitanie ; il devient lui-même félibre. Lauréat de multiples sociétés littéraires du Midi, il est un des membres fondateurs de l’Eveil Artistique. Chevalier puis officier des Palmes académiques, il devient le Capiscol de La Capelette, cercle où se retrouvent bien des poètes graulhétois  comme  Henri Manavit, Mlle Julier, Roger Azémar, Hervé Quinté ou encore Pierre Serres. Il décède en 1974.  Son petit-fils Jean-Paul, lui-même plâtrier, témoigne : « Nous vivions les trois générations ensemble ; mon grand-père avait trois passions, son métier, la poésie et la pêche. Je sais gré à mes ascendants de m’avoir transmis ce beau métier. »

Pierre-Jean Arnaud

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