St Sern.les-Mailloc: Bajén sublime

St Sernin-Les-Mailhoc  abrite un tableau remarquable de Francisco Bajén

Les amis de Francisco Bajén se sont retrouvés ce mardi 17 mai sous la conduite de  Claude Massé, pour une visite à Saint-Sernin-Les Mailhoc où les attendait une surprise. Là au cœur du village, se trouve une église au clocher-porche caractéristique ; à l’intérieur, y est exposée une toile d’un des  plus grands peintres tarnais contemporains, Francisco Bajén. Cette toile, commandée par le curé de l’époque, l’abbé Gombaud, en 1949, représente le martyre du patron de l’église, saint Saturnin. C’est une œuvre de jeunesse de l’artiste qui « Albigeois d’adoption,  expose des toiles curieuses où l’influence du cubisme se mêle à celle de Gauguin ou de Matisse » ; elle annonce cependant en filigrane toute la densité humaine de ses œuvres futures ; il y fait preuve de singulières qualités décoratives et d’un art indéniable de la mise en scène.

Le martyre de St Saturnin : une œuvre qui gagne à être connue

La récente exposition des œuvres de Bajén à l’Hôtel Rochegude a permis au public albigeois de revisiter la chronologie et l’évolution des œuvres de cet artiste qui a quitté les rives du cubisme et de l’impressionnisme pour parvenir à un style à la fois dépouillé et coloré, si caractéristique de ce qui fera sa marque de fabrique à partir des années 60-70. Francisco Bajén pose un regard à la fois distancié et intimiste sur ses personnages. Dans cette toile de jeunesse, il nous livre une scène épurée mettant en valeur les personnages après l’épisode du martyre :  le taureau étant déjà loin, Saint Saturnin, figé dans une raideur cadavérique, est veillé par un trio composé de deux femmes éplorées et d’un personnage qui fait penser au Bon samaritain de la parabole. De chaque côté du tableau, une pleureuse pleine de compassion et un homme debout, très digne ; même la gent équine participe à la douleur humaine. Claude Massé indique fort justement que le tableau fait penser à une piéta, mais à une piéta nimbée du vert de l’espérance qui s’ajoute aux tons chauds colorés du reste de la toile. Une composition tout à fait remarquable !

A voir : exposition Bajén-Vega à Toulouse Galerie 3.1  – 7, Rue Chalande- 3/06 au 27/08  entrée gratuite.

Pierre-Jean Arnaud

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