Graulhet: la saga du cuir continue (7)

Didier Lieutard, mégissier pour la reliure et parchementier

Didier Lieutard est un ancien de l’usine du Rey où l’on « travaillait à l’époque 12000 peaux par jour », a repris  depuis 22 ans, une mégisserie route de Réalmont. Cette entreprise  de  2000 m2 sur 4 niveaux, prépare des cuirs pour la reliure et pour la maroquinerie. Didier Lieutard est membre de l’association Cuir de Graulhet. Il achète des peaux brutes à des grossistes, qui les  collectent, les stockent  et les conservent dans des frigos immenses.  Cela va de l’agneau à la chèvre, aux petits veaux (pour le velin), la chèvre de Madras pour la peau de chagrin, utilisée dans . L’agneau sert pour l’administration, les registres d’état-civil, les mairies (36 000 mairies), les minutes de notaires. Les clients sont situés en France et en Europe.

Après le délainage qui s’effectue en Espagne, les peaux picklées passent au tannage minéral ou végétal pour les rendre imputrescibles ; elles sont nourries d’huiles et teintes. Essorées et séchées, elles peuvent être retaillées, aplaties.

Pour ce qui est du parchemin, la peau n’est pas tannée ; elle subit un traitement à base de chaux qui dure de 12 à 15 jours. Elle prend alors 3 à 4 fois son volume. Après, il y a deux possibilités : soit  on laisse chaque peau faire sa couleur naturelle, soit on la passe dans le bain à blanchir à l’eau oxygénée pendant 1 à 3 jours. Le parchemin est ensuite tendu et  mis à sécher. Ce séchage dure 4 à 5 jours. Actuellement, nous sommes 3 fabricants de parchemins ; l’un à Viterbe, l’autre est à Annonay en Ardèche. Notre clientèle est en France et dans le monde entier.    Les utilisations sont  la calligraphie, l’enluminure.  En conclusion,  un cuir depuis sa réception sous forme de peaux,  met entre 5 à 8 semaines pour parvenir au produit fini.

Pierre-Jean Arnaud

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